Focus

Réalisez un diptyque photographique où la différence de mise au point entre les deux photos d’une même scène révèle une histoire. Votre projet suppose au préalable quelques croquis pour une meilleure prise en compte de la prise de vue.

Méthodologie

  1. Proposez une mise en scène de divers objets de telle sorte que celle-ci offre au spectateur une dimension narrative
  2. Réalisez la première prise de vue : une photographie mystérieuse en vous focalisant sur un point de la scène
  3. Puis sans changer le cadrage, photographiez à nouveau : la nouvelle mise au point dévoilera le mystère ; sachez que la différence entre ces deux photographies créera du sens et révèlera l’histoire
  4. Accentuez la dimension narrative en modifiant la mise en scène, en jouant avec les différents plans, la lumière et les autres moyens plastiques que vous jugerez nécessaires
  5. Reprenez les deux photographies autant de fois que nécessaire
  6. Rendez votre réalisation sous la forme d’un diptyque en utilisant l’application PicFrame.

Objectifs

La séquence a pour objectifs d’amener les élèves à :

  • aborder la question de la réalité, de l’image « vraie » dans la pratique photographique
  • comprendre que la photographie révèle les intentions du photographe
  • recourir à des outils numériques de captation et de réalisation à des fins de création artistique.

Questions

Dans quelle mesure le photographe fait-il œuvre quand il prend une photo ? En quoi les choix de cadrage, de mise au point et de point de vue peuvent-ils faire sens ? Comment le photographe fait-il prendre conscience qu’une photographie peut être une démarche artistique ?

Focus ou mise au point

La mise au point est l’opération qui consiste, pour un photographe, à régler la netteté du sujet sur la photographie qu’il veut obtenir.

Si la mise au point se fait pour une distance donnée, la zone de netteté acceptable à une certaine extension en deçà et au-delà de celle-ci. Cet intervalle est appelé profondeur de champ*. La mise au point n’implique pas toujours une image nette. Le flou peut être voulu par le photographe ou impossible à éviter pour des raisons matérielles. Le flou peut également être dû à un déplacement sensible de l’objet (flou cinétique) ou de l’appareil (flou de bougé) pendant la pose.

La mise au point se fait par diverses méthodes, selon le type d’appareil utilisé.

*La profondeur de champ décrit la zone d’une scène qui est considérée comme étant nette. Elle est affectée par plusieurs facteurs, mais elle est principalement liée à l’ouverture de votre objectif au moment de la prise de vue.

Edward WESTON, Pepper No. 30, 1930
William KLEIN, Gun 1, New York, October 1954
Bernard PLOSSU, Les Alpes, 1970, épreuve argentique

Références artistiques possibles

  • Edward WESTON, Pepper No. 30, 1930, tirage gélatino-argentique, 24 × 19 cm, MoMA, NY
  • Willy RONIS, Boulevard Richard Lenoir – Paris, 1946, épreuve argentique
  • Robert DOISNEAU, Le Baiser de l’Hôtel de ville, 1950, épreuve argentique
  • William KLEIN, Gun 1, New York, October 1954, 1954, épreuve argentique ; 50,5 × 40,5 cm, La Maison Européenne de la Photographie
  • Henri CARTIER-BRESSON, Alberto Giacometti, Galerie Maeght , Paris, 1961, 1961, tirage gélatino-argentique
  • Michael SNOW, Autorisation, 1969, épreuves argentiques instantanées (Polaroïd 55) et ruban adhésif sur miroir dans un cadre de métal, 54,5 × 44,5 cm, Musée des Beaux-arts du Canada, Ottawa
  • Bernard PLOSSU, Les Alpes, 1970, épreuve argentique

Niveaux de maîtrise

Compétences

Maîtrises

1.3 – Recourir à des outils numériques de captation et de réalisation à des fins de création artistique

J’utilise difficilement les outils numériques.

Je commence à expérimenter les outils numériques, mais ai besoin de plus de pratique pour les utiliser efficacement dans ma création artistique.

+-

Je recours de manière fiable aux outils numériques de captation et de réalisation pour enrichir ma création artistique.

+

J’utilise avec pertinence et de manière innovante les outils numériques et les mets au service de mon processus créatif et de mes productions artistiques.

++

1.6 – Exploiter des informations et de la documentation, notamment iconique, pour servir un projet de création

Je n’exploite ni les informations ni la documentation iconique, pour soutenir mon projet.

Je commence à recourir aux informations et à la documentation, notamment iconique, mais ai besoin de plus de pratique pour les intégrer de manière cohérente dans mon projet artistique.

+-

J’exploite les informations et la documentation, en particulier iconique, pour nourrir et enrichir mon projet de création.

+

J’utilise avec attention les informations et la documentation, notamment iconique, en les intégrant de manière perspicace et créative dans mon projet artistique.

++

2.4 – Faire preuve d’autonomie, d’initiative, de responsabilité, d’engagement et d’esprit critique dans la conduite d’un projet artistique

J’ai du mal à faire preuve d’autonomie, d’initiative, de responsabilité et d’engagement dans la conduite de mon projet.

Je fais preuve d’autonomie, d’initiative et d’engagement dans la conduite de mon projet artistique, mais ai besoin de plus de maturité et d’esprit critique.

+-

Je fais preuve d’autonomie, d’initiative, de responsabilité, d’engagement et d’esprit critique dans la conduite de mon projet artistique.

+

Je dirige de manière autonome et responsable mon projet artistique, en faisant preuve d’un esprit critique avancé et d’un engagement soutenu.

++

4.2 – Identifier des caractéristiques (plastiques, culturelles, sémantiques, symboliques) inscrivant une œuvre dans une aire géographique ou culturelle et dans un temps historique

Je n’identifie pas les caractéristiques permettant de situer une œuvre dans son contexte géographique, culturel ou historique.

Je repère certaines caractéristiques permettant de situer une œuvre dans son contexte, mais celles-ci restent peu précises.

+-

J’identifie de manière fiable les caractéristiques plastiques, culturelles, sémantiques et symboliques situant une œuvre dans un contexte.

+

J’identifie avec précision et finesse les caractéristiques inscrivant une œuvre dans une aire géographique ou culturelle et dans un temps historique, démontrant ainsi une connaissance approfondie et nuancée de celle-ci.

++


Références au programme du cycle 4


Questionnement(s)

La représentation ; images, réalité et fiction :

  • le dispositif de représentation : l’espace en deux dimensions (littéral et suggéré), la différence entre organisation et composition
  • la narration visuelle : mouvement et temporalité suggérés ou réels, dispositif séquentiel et dimension temporelle, durée, vitesse, rythme, montage, découpage, ellipse…
  • la création, la matérialité, le statut, la signification des images : l’appréhension et la compréhension de la diversité des images ; leurs propriétés plastiques, iconiques, sémantiques, symboliques.

Compétences disciplinaires

Composantes plasticiennes

Expérimenter, produire, créer

  • 1.1 – Choisir, mobiliser et adapter des langages et des moyens plastiques variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l’inattendu.
  • 1.3 – Recourir à des outils numériques de captation et de réalisation à des fins de création artistique.
  • 1.6 – Exploiter des informations et de la documentation, notamment iconique, pour servir un projet de création.

Composantes théoriques (méthodologiques et sociales)

Mettre en œuvre un projet artistique

  • 2.4 – Faire preuve d’autonomie, d’initiative, de responsabilité, d’engagement et d’esprit critique dans la conduite d’un projet artistique.

Composantes culturelles

Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art

  • 4.2 – Identifier des caractéristiques (plastiques, culturelles, sémantiques, symboliques) inscrivant une œuvre dans une aire géographique ou culturelle et dans un temps historique.

*Image mise en avant de Romain Vignes – unsplash.com