Archi Gehry

En déstructurant les principaux éléments d’architecture d’une maison quelconque (sols et plafonds, murs et cloisons, portes et fenêtres, etc.), vous réaliserez la maquette (carton ondulé, carton rigide, colle) d’un habitat en mouvement, où l’oblique et la courbe remplaceront l’horizontale et la verticale.

#architecture #construction #espace #équilibre #mouvement

Objectifs pédagogiques

La séquence a pour objectifs d’amener les élèves à :

  • sortir du stéréotype que les constructions sont des cubes
  • comprendre que l’architecture contemporaine à repousser les limites de la forme
  • saisir qu’un lieu peut agir en résonnance avec la construction architecturale, la démarche de l’architecte et être source de création.

Questions

En quoi une construction peut-elle impliquer le spectateur dans une expérience sensible ? Dans quelle mesure une construction architecturale interagit-elle avec son espace ?

Quels effets d’équilibre et de déséquilibre peuvent-ils être utilisés dans une forme architecturale ? Comment créer une tension ? Dans quelle mesure les matériaux utilisés sont-ils à l’origine des formes architecturales ?

Références artistiques possibles

  • Daniel BUREN, La cabane éclatée explosant, 1999-2000
  • Ludger GERDES, Haus Eck (Around the corner house), 1985
  • Frank O. GEHRY, Fondation Guggenheim, Bilbao, 1997
  • Damián ORTEGA, Cosmic Thing, 2003
  • Do Ho Suh, Fallen Star, San diego, 2012
  • Frank O. GEHRY, New-MIT building, Cambridge Massachusetts
  • Vlado MILUNIC en collaboration avec Frank GEHRY, Dancing House, immeuble de bureaux, Prague (République tchèque), 1992
  • La Hospederia del Errante (l’auberge de l’errant), 1981, « ville ouverte » Chili
  • Zaha HADID, Jockey Club Innovation Tower Architects

Frank O. GEHRY, Fondation Louis Vuiton, Paris

La fondation Louis Vuitton a choisi d’investir dans une vitrine de l’art contemporain, afin de favoriser et promouvoir la création artistique sur le plan national et international.

Frank Owen Goldberg, dit Frank O. GEHRY, né le 28 février 1929 à Toronto au Canada, est un architecte américano-canadien. Professeur d’architecture à l’université Yale, il est considéré au début du 21e siècle comme l’un des plus importants architectes vivants. Il fait partie des mouvements du déconstructivisme (https://fr.wikipedia.org/wiki/Déconstructivisme) et du post-structuralisme.

Ses constructions sont très reconnaissables par le mouvement imprimé à l’ensemble, le jeu des transparences et les reflets, les formes de proportions vastes et mouvantes, la mobilité et l’instabilité qui donnent un aspect « tordu ».

Les réalisations les plus connues de Gehry comportent le Musée Guggenheim de Bilbao en Espagne, le Ray and Maria Stata Center à Cambridge, le Walt Disney Concert Hall en centre-ville de Los Angeles, le Museum of Pop Culture connu sous le nom de l’Experience Music Project de Seattle, le Weisman Art Museum à Minneapolis, la Maison dansante du centre de Prague, le Vitra Design Museum près de Bâle, le Musée des beaux-arts de l’Ontario à Toronto, le 8 Spruce Street à New York, la Cinémathèque française à Paris, la Fondation Louis-Vuitton par Gehry à Paris. Cependant, c’est sa résidence privée, le Gehry Residence à Santa Monica, qui a lancé sa carrière en tant qu’architecte qui ne travaille pas seulement la conception mais aussi la réalisation.

Source Wikipédia

FLV, 2001-2014

  • Marqué par l’influence du Cubisme, elle est faite de volumes fragmentés aux géométries complexes et de couleur magnifiée par sa mise en œuvre audacieuse de ses matériaux. Un « iceberg enveloppé de voiles de verre », c’est ainsi que l’architecte représente la FLV, mais comme dans toutes ses œuvres, l’apparente clarté de l’image dissimule non seulement l’organisation intérieure, mais aussi la logique constructive.
  • Ce que l’on voit en arrivant du métro : une cascade d’eau en pente douce reflète la Fondation, qui elle-même reflète le ciel. Structure d’acier, de béton filé et de bois enveloppée de panneaux de verre, l’ensemble est disposé sur un miroir d’eau à la lisère d’un bois. Le bâtiment se décompose ainsi en une structure de béton filé blanc à la blancheur immaculée et d’un ensemble de 12 voiles de verre. Les lignes sont courbes, pas de perpendiculaire. Les voiles de verre sont structurées par une charpente en bois.
  • Depuis l’avenue ou depuis le jardin d’Acclimatation, le visiteur pénètre dans un hall aux volumes généreux, pavé de pierres de Bourgognes, qui dessert les divers espaces de la Fondation, principalement de grandes salles d’exposition. Dans la partie ouest, deux espaces superposés aux lignes régulières, complétés par un autre plus vaste encore, en sous-sol. Ce dernier est relié à un auditorium, ouvert sur le bassin. La circulation verticale entre ces différentes parties s’effectue par des escaliers mécaniques, placés le long de la façade nord. Au premier étage, autour de l’espace principal, s’enchaînent de plus petites salles dont le plan irrégulier reproduit les ondulations de la façade. Plus loin, deux salles sont illuminées par des puits de lumière offrant les qualités fonctionnelle de l’éclairage zénithal. Le volume torsadés de ces puits émerge sur les terrasses supérieures, ouvertes à la visite et conçues elle aussi pour accueillir des œuvres. Depuis ces terrasses coiffant les trois corps de bâtiment
    s’ouvrent de spectaculaires panoramas sur le bois et la ville, mais aussi sur les structures portant les verrières. La descente se fait par un escalier conçu comme un ruban de métal suspendu.
  • Trois jardins à hauteur des cimes des chênes offrent une connexion visuelle avec le jardin d’Acclimatation. Côté est, la plus grande des verrières de l’édifice abrite des fougères originaires d’Australie (clin d’œil de l’architecte et des paysagistes à l’ancien palmarium). La terrasse centrale, non couverte, est animée par un jardin créé autour de l’Iceberg qui accueille des plantes aux grandes feuilles et un chêne bambou. Côté ouest, des
    érables et des cerisiers.
  • L’énorme charge des verrières est supportée par une charpente mixte associant le bois et l’acier. Les poutres en mélèze lamellé-collé sont connectées à ces poteaux par d’imposantes broches en inox.

Analyse

  • L’esprit des lieux : le végétal est remis au service de l’architecture. Une série de clairières permettent un jeu dynamique entre pleins et vides, accueillent des œuvres d’art en plein air et offrent divers points de vue sur les voiles de verre et l’iceberg. Le revêtement en pierre qui enrobe les murs du bassin, les façades, les parapets et l’intérieur du hall d’accueil se végétalise au fur et à mesure que l’on s’éloigne du bâtiment, brouillant ainsi les limites entre intérieur et extérieur, végétal et minéral. Ces tracés paysagers se prolongent au-dessus du bâtiment sur de vastes terrasses abritées par les voiles de verre.
  • L’architecture de verre : Franck Gehry imagine la Fondation comme une immense serre de jardin. Cette invention du 19e siècle avait trouvé à Paris un terrain particulièrement favorable. La combinaison d’une structure métallique et de panneaux de verre permettait de couvrir une vaste surface avec un nombre réduit de points d’appui et une quantité limitée de matière. Entre 1834 et 1836, Charles Rohault de Fleury construit les serres chaudes du Jardin des Plantes, en charpente de fonte habillée de verre. Parmi les réalisations les plus ambitieuses, le Grand Palais édifié lors de l’Exposition universelle de 1900 constitue l’archétype. Lorsqu’il a conçu la FLV, Frank Gehry s’est inspiré de cette architecture de verre et de métal dont il a cherché à retrouver la légèreté et l’élégance.
  • Les voiles : navigateur, Franck Gehry n’hésite pas à puiser dans l’univers maritime les éléments de ses projets. Ici, il s’est inspiré des voiliers du début du 20e siècle engagés dans la course America’s Cup. Ainsi, l’architecte transcrit dans la rigidité du verre et du métal, la souplesse et le galbe d’une voile gonflée par le vent.

Source fiche HdA de l’académie de Versailles

Goélette Eleonore/ Westward

Gordon MATTA-CLARK

Gordon MATTA-CLARK a étudié l’architecture à l’université de Cornell, mais n’a pas exercé en tant qu’architecte, au sens strict. Il a également passé une année à étudier la littérature française à la Sorbonne à Paris et se trouvait dans cette ville pendant les grèves d’étudiants de 1968. C’est à Paris qu’il a pris connaissance des philosophes français déconstructivistes et des Situationnistes, comme Guy Debord. Ces radicaux culturels et politiques ont développé le concept du détournement, ou « la réutilisation d’éléments artistiques préexistants dans un nouvel arrangement ». De tels concepts alimenteront son travail plus tard. Il est célèbre pour ses travaux qui ont radicalement altéré les structures existantes. Ses « building cuts » (par exemple, une maison est coupée sur la moitié verticalement) changent la perception du bâtiment et de son environnement proche.

Splitting, Gordon MATTA-CLARK, 1974

Matta-Clark utilisait un grand nombre de médias pour garder trace de son travail, entre autres le film, la vidéo, et la photographie. Son travail comprend des performances et du recyclage, des travaux sur l’espace et la texture, et ses « coupes de bâtiment ».

En février 1969, Matta-Clark, qui habitait à Ithaca, fut invité à l’exposition « Earth Art », organisée par Willoughby Sharp sur une proposition de Tom Leavitt, qui eut lieu au Andrew Dickson White Museum of Art, de la Cornell University, à Ithaca, dans l’État de New York. Sharp a alors encouragé Gordon Matta-Clark à déménager à New York où il a continué de le présenter aux membres du monde de l’art new-yorkais. L’œuvre de Matta-Clark Museum, présentée à la Klaus Kertess’ Bykert Gallery, fut répertoriée et illustrée aux pages 4-5 de Avalanche 1, de l’automne 1970.

En 1971, Matta-Clark a fondé Food, à SoHo, New York, un restaurant géré par des artistes. Le premier de la sorte à SoHo, Food est devenu très connu parmi les artistes et était un lieu de rendez-vous central pour des groupes tels que Philip Glass Ensemble, Mabou Mines, et les danseurs de Grand Union.

Source Wikipedia


Niveaux de maîtrise

Compétences

Maîtrises

1.1 – Choisir, mobiliser et adapter des langages et des moyens plastiques variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l’inattendu

Je choisis et mobilise avec difficultés des langages et moyens plastiques variés pour exprimer mon intention artistique. Je ne parviens pas à exploiter l’inattendu de manière créative.

Je commence à explorer des langages et moyens plastiques variés, mais j’exploite sans analyse l’impact de mes choix artistiques et l’utilisation de l’inattendu.

+-

Je choisis et adapte à profit des langages et des moyens plastiques variés pour exprimer mon intention artistique et intègre l’inattendu de manière créative dans ma démarche.

+

Je fais preuve d’une bonne maîtrise dans le choix, la mobilisation et l’adaptation des langages artistiques variés, en créant des effets artistiques convaincants et en utilisant l’inattendu de manière novatrice.

++

2.1 – Concevoir, réaliser, donner à voir des projets artistiques, individuels ou collectifsJ’ai du mal à concevoir, réaliser et à mener à bien mon projet.

Je conçois et réalise en partie mon projet artistique, et rencontre des difficultés dans sa présentation.

+-

Je conçois, réalise et présente de manière fiable mon projet artistique en le menant à son terme.

+

Je conçois, réalise et présente mon projet artistique abouti, en le mettant en valeur avec maîtrise et assurance.

++


Références au programme du cycle 4


Questionnement(s)

La matérialité de l’œuvre ; l’objet et l’œuvre :

  • les qualités physiques des matériaux : l’agencement de matériaux et de matières de caractéristiques diverses (plastiques, techniques, sémantiques, symboliques).

L’œuvre, l’espace, l’auteur, le spectateur :

  • l’expérience sensible de l’espace de l’œuvre : les rapports entre l’espace perçu, ressenti et l’espace représenté ou construit ; le point de vue de l’auteur et du spectateur dans ses relations à l’espace, au temps de l’œuvre, à l’inscription de son corps dans la relation à l’œuvre ou dans l’œuvre achevée.

Compétences disciplinaires

Composantes plasticiennes

Expérimenter, produire, créer

  • 1.1 – Choisir, mobiliser et adapter des langages et des moyens plastiques variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l’inattendu.

Composantes théoriques (méthodologiques et sociales)

Mettre en œuvre un projet artistique

  • 2.1 – Concevoir, réaliser, donner à voir des projets artistiques, individuels ou collectifs.

Composantes culturelles

Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art

  • 4.3 – Proposer et soutenir l’analyse et l’interprétation d’une œuvre.

*Image mise en avant : maquette de la Fondation Louis Vuiton, Frank O. GEHRY


Publié

dans

Étiquettes :