Action ! Images, corps et mouvements

Le corps à l’œuvre

Disparaissant en tant qu’image, le corps devient perceptible sur la toile comme trace réelle de l’artiste à l’œuvre. Quittant le chevalet pour se poser au sol, ou se dressant à la verticale pour épouser l’espace du mur, la toile est le support d’une création qui repose sur le geste renvoyant à un corps unique, celui de l’artiste. Les Drippings de Pollock, qui marquent toute la génération de l’Expressionnisme abstrait, de De Kooning à Motherwell et à Kline, les tracés brouillés et griffés de Twombly, les empreintes du corps des modèles-pinceaux de Klein, ou celles du corps de l’artiste chez Penone, caractérisent cette nouvelle acception du corps dans l’art du XXe siècle.
(source Centre Pompidou)

Comment les mouvements du corps de l’auteur peuvent-ils faire œuvre ?

Action : Dans l’art contemporain, l’ « action » assimile l’artiste à un « acteur ». Cette conception intervient également dans diverses formes de peinture gestuelle, et plus précisément l’expressionnisme abstrait. Déjà avant la Seconde Guerre mondiale, les futuristes, les dadaïstes et les surréalistes considéraient les actions dans les lieux publics comme des compléments naturels de leurs autres modes d’expression artistique.

Happening : Forme d’action art proche du pop art qui se développe dans les années 1960 et vise à l’effacement de la frontière entre l’art et la vie de tous les jours, l’artiste et son public, organisant de grandes actions le plus souvent en plein air, dont le déroulement est indiqué dans son ensemble par l’artiste mais laisse place aux interprétations. Le happening ne comporte pas de répétition et n’a lieu en règle générale qu’une fois. Il se fonde sur la vue et le toucher. L’intégration du public est censée amorcer une transformation de ses habitudes visuelles et conceptuelles. Le terme provient des 18 happenings in 6 Parts organisés par Allan Kaprow en 1959 à New York.

Performance : Le terme de performance emprunté à l’anglais — où il y a le sens du spectacle, représentation, sert aujourd’hui à désigner toutes les activités artistiques qui se déroulent devant un public et font intervenir la musique (art sonore), la danse, la poésie, le théâtre ou la vidéo, ou une quelconque combinaison de ces arts.

Références artistiques possibles :

  • Jackson POLLOCK, Number 26 A, « Black and White », 1948, peinture glycérophtalique sur toile, 205×121,7 cm
  • Yves KLEIN, Anthropométrie de l’époque bleue (ANT 82), 1960, pigment pur et résine synthétique sur papier monté sur toile, 156,5×282,5 cm
  • GILBERT & GEORGE, The Singing Sculpture, 1970, performance
  • Arnulf RAINER, Müde Pose (Pose fatiguée), 1973, lavis d’encre de Chine, crayon gras et encre de couleur sur épreuve gélatino-argentique 47,2×59,5 cm
  • Joseph BEUYS, I like America and America likes me, 1974, performance
  • ORLAN, Le baiser de l’artiste, 1977 performance
  • Giuseppe PENONE, Souffle 6 [Soffio 6], 1978, terre cuite, 158x75x79 cm
  • Saburo MURAKAMI, Passage, 8 novembre 1994, reconstitution à Paris d’une performance de l’artiste réalisée à Tokyo en 1956 lors de la deuxième exposition Gutai. Sept châssis en bois recouverts sur chaque coté de feuilles de papier craft (14 feuilles) couvert de poudre d’or, 240×240 cm
  • Heather HANSEN, Live Performance at Ochi Gallery – The Value of a Line – group show. Dec. 31, 2013

  • Questionnements :
    L’œuvre, l’espace, l’auteur, le spectateur : la relation du corps à la production artistique – la présence matérielle de l’œuvre dans l’espace, la présentation de l’œuvre.
  • Expérimenter, produire, créer (D1, D2, D4, D5) :
    S’approprier des questions artistiques en prenant appui sur une pratique artistique et réflexive.
    Prendre en compte les conditions de la réception de sa production dès la démarche de création, en prêtant attention aux modalités de sa présentation, y compris numérique.
  • Mettre en œuvre un projet artistique (D2, D3, D4, D5) :
    Faire preuve d’autonomie, d’initiative, de responsabilité, d’engagement et d’esprit critique dans la conduite d’un projet artistique.
    Confronter intention et réalisation dans la conduite d’un projet pour l’adapter et le réorienter, s’assurer de la dimension artistique de celui-ci.
  • S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs, établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir l’altérité (D1, D3, D5) :
    Porter un regard curieux et avisé sur son environnement artistique et culturel, proche et lointain, notamment sur la diversité des images fixes et animées, analogiques et numériques.
  • Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art (D1, D3, D5) :
    Proposer et soutenir l’analyse et l’interprétation d’une œuvre.
    Interroger et situer œuvres et démarches artistiques du point de vue de l’auteur et de celui du spectateur.
    Prendre part au débat suscité par le fait artistique.

D1 Les langages pour penser et communiquer – D2 Les méthodes et outils pour apprendre – D3 La formation de la personne et du citoyen – D4 Les systèmes naturels du monde et l’activité humaine – D5 Les représentations du monde et l’activité humaine


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