CONFORM

Créez une affiche pour ou contre quelque chose – un sujet léger – en économisant les moyens techniques mis en œuvre pour sa réalisation et en optimisant l’impact visuel, mais en lui garantissant une dimension artistique.
Accompagnez le projet de croquis visualisant l’interaction de votre affiche avec l’espace urbain (manifestation, happening, affichage, diffusion de sticker, etc.).

#OBEY #street-art #performance #publicité

À propos de la campagne OBEY, Shepard FAIREY, 1989

« L’affiche n’a pas de sens en soi, mais elle existe uniquement pour pousser les gens à réagir, à la contempler et à lui chercher une signification. » Shepard FAIREY

La campagne OBEY peut s’expliquer comme une expérience en phénoménologie. Heidegger décrit la phénoménologie comme « le processus de laisser les choses se manifester ». La phénoménologie tente de permettre aux gens de voir clairement tout ce qui est juste devant leurs yeux, mais obscurci.
Le premier objectif de la phénoménologie est de réveiller un sentiment d’émerveillement sur son environnement. L’autocollant OBEY tente de stimuler notre curiosité et nous amène à nous interroger à propos du sticker et sa relation avec notre environnement.
Parce que nous ne sommes pas habitués à voir de la publicité ou de la propagande pour laquelle le sujet n’est pas évident, les rencontres fréquentes avec l’autocollant provoquent la frustration, tout en revitalisant la perception et l’attention. L’autocollant n’a aucun sens en soi, mais n’existe que pour faire réagir. Parce que OBEY n’a pas de sens réel, les diverses réactions et interprétations de ceux qui le voient reflètent leur personnalité et la nature de leur sensibilité. Beaucoup qui connaissent l’autocollant trouvent l’image elle-même amusante, ils la reconnaissent comme absurde et sont capables de tirer un plaisir visuel direct. De par sa présence omniprésente, le visuel peut cependant être confondu et condamné comme un culte underground avec des intentions subversives. Beaucoup d’autocollants ont d’ailleurs été décollés, car considérés comme un acte de petit vandalisme, ce qui est ironique compte tenu du nombre d’images graphiques commerciales auxquelles la société américaine est quotidiennement agressée.
(Fiche – Shepard Fairey)


Photogramme de They Live de John Carpenter

Affiche de mai 68

Références artistiques

  • John HEARDFIELD, Der Sinn von Genf. wo das Kapital lebt, kann der Frieden nicht leben! (Le sens de Genève. Là où vit le capital, la paix ne peut pas vivre !), 1932, photomontage. « Les nouveaux problèmes politiques exigent de nouveaux moyens de propagande. Pour cela, la photographie dispose du plus grand pouvoir de persuasion. »
  • Gillian WEARING, I’m desperate (Signs), 1963, photographie couleur, 119 × 79 cm. La série complète Signs est composée de plus d’une cinquantaine de photographies. Un large éventail de personnes ont participé aux photographies et la série fournit un document social et historique fascinant. Il fait référence au déclin économique de la Grande-Bretagne au début des années 1990
  • Adrian PIPER, Catalysis III, 1970, tirage argentique, performance pour laquelle l’artiste recouvre ses vêtements de peinture blanche et s’accroche un écriteau WET PAINT (peinture fraîche) avant de marcher dans les rues animées de NY. Son travail se distingue par sa dimension hautement politique : les questions de race et de genre deviennent centrales dans son travail, ce qui fait écho à son expérience de femme noire et à ses tentatives d’être reconnue et acceptée comme telle. Beaucoup de ses textes et vidéos interpellent directement les spectateurs.
  • Jenny HOLZER, Protect me from what I want, de la série Survival (1983–85), 1985, panneau électronique, 6,1 × 12,2 m, Times Square, NY
  • Krzysztof WODICZKO, Hirshhorn Museum, Washington, D.C., 1988, projection vidéo sur la façade du bâtiment
  • Barbara KRUGER, Your body is a battleground, 1989. Le contexte dans lequel cette œuvre a été produite et utilisée la place toutefois au cœur d’une lutte menée par les mouvements féministes pour revendiquer le droit des femmes de disposer librement de leur corps.
  • GUERRILLA GIRLS, Do women have to be naked to get into the Metropolitan Museum ?, 1989, affiche
  • Hans HAACKE, Germania, 1993, installation dans le Pavillon allemand de la 45e Biennale de Venise
  • BANKSY, If Graffiti Changed Anything It would be illegal, 2011, graffiti, street-art
Gillian WEARING, I’m desperate, 1963, photographie

Niveaux de maîtrise

Compétences

Maîtrises

1.5 – Prendre en compte les conditions de la réception de sa production dès la démarche de création, en prêtant attention aux modalités de sa présentation, y compris numérique

Je ne tiens pas compte des conditions de réception de ma production et ne prête pas suffisamment attention à la présentation, y compris numérique.

Je commence à prendre en compte les conditions de réception de ma production, mais ai besoin d’aide en ce qui concerne les modalités de présentation.

+-

Je prends en compte de manière satisfaisante les conditions de réception dès la démarche de création, en prêtant attention aux modalités de présentation, y compris numérique.

+

Je considère avec soin les conditions de réception de ma production, en adaptant la présentation, y compris numérique, pour renforcer l’impact artistique de ma réalisation.

++

1.6 – Exploiter des informations et de la documentation, notamment iconique, pour servir un projet de création

Je n’exploite ni les informations ni la documentation iconique, pour soutenir mon projet.

Je commence à recourir aux informations et à la documentation, notamment iconique, mais ai besoin de plus de pratique pour les intégrer de manière cohérente dans mon projet artistique.

+-

J’exploite les informations et la documentation, en particulier iconique, pour nourrir et enrichir mon projet de création.

+

J’utilise avec attention les informations et la documentation, notamment iconique, en les intégrant de manière perspicace et créative dans mon projet artistique.

++

3.2 – Établir des liens entre son propre travail, les œuvres rencontrées ou les démarches observées

J’ai des difficultés à établir des liens entre mon travail artistique et les œuvres ou démarches artistiques observées en classe.

Je commence à percevoir certains liens entre mon travail artistique et les œuvres ou démarches artistiques observées en classe, mais ceux-ci restent évidents ou imprécis.

+-

J’établis des liens pertinents entre mon travail et les œuvres ou démarches artistiques observées en classe.

+

J’établis des liens complexes et nuancés entre mon travail, les œuvres et les démarches artistiques observées en classe, démontrant une compréhension approfondie.

++


Références au programme du cycle 4


Questionnement(s)

La représentation ; images, réalité et fiction :

  • la ressemblance : le rapport au réel et la valeur expressive de l’écart en art
  • la création, la matérialité, le statut, la signification des images : les différences d’intention entre expression artistique et communication visuelle, entre œuvre et image d’œuvre
  • la conception, la production et la diffusion de l’œuvre plastique à l’ère du numérique : les relations entre intentions artistiques, médiums de la pratique plastique, codes et outils numériques.

Compétences disciplinaires

Composantes plasticiennes

Expérimenter, produire, créer

  • 1.1 – Choisir, mobiliser et adapter des langages et des moyens plastiques variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l’inattendu.
  • 1.5 – Prendre en compte les conditions de la réception de sa production dès la démarche de création, en prêtant attention aux modalités de sa présentation, y compris numérique.
  • 1.6 – Exploiter des informations et de la documentation, notamment iconique, pour servir un projet de création.

Composantes théoriques (méthodologiques et sociales)

S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs, établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir à l’altérité

  • 3.2 – Établir des liens entre son propre travail, les œuvres rencontrées ou les démarches observées.

Composantes culturelles

Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art

  • 4.5 – Prendre part au débat suscité par le fait artistique.

John Heartfield

John Heartfield (1891-1968) est un artiste allemand, très engagé politiquement et un des principaux membres du mouvement Dada crée à Zurich 1916, composé d’artistes anti-guerre. Il est également membre du parti communiste allemand. Ses créations sont des œuvres de propagande qui mêlent l‘art et la politique. Il dénonce le nazisme à travers ses photomontages. Ses photomontages sont interdits en Allemagne de 1933 à 1945. Ce n’est qu’à partir des années soixante-dix qu’il sera reconnu en Europe.

DADA est dès 1916 un mouvement artistique rebelle, anti-conformiste, anti-guerre et anti-art. L’esprit Dada adore tourner en dérision toutes les valeurs de la société : l’art traditionnel, les bourgeois « bien pensants », les « chefs-d’œuvre ». Les artistes Dada provoquent le scandale.

Wie im Mittelalter… So im dritten Reich, (Comme au Moyen-Âge… ainsi sous le IIIe Reich), photomontage, 1924

Cette œuvre est composée de deux parties tel un diptyque. Les deux images présentes portent des similitudes sur le plan visuel : en noir et blanc, au format carré, comportant chacune un cercle, un homme et une phrase (titre).
La partie haute est une photographie d’un bas-relief médiéval d’une église de Tubingen en Allemagne. On y voit la représentation d’un homme presque nu sur la roue du supplice (torture du Moyen-Âge).
Dans la partie inférieure, le montage photographique montre un homme dévêtu, couvert par un linge posé sur son bassin, le corps coincé dans les branches d’une croix gammée inscrite devant un disque blanc.
La position des deux personnages est presque identique : leur tête est inclinée à droite et pend dans le vide ; les membres du corps de ces hommes sont mêlés dans les rayons de la roue ou les barres de la croix gammée comme dans un engrenage en mouvement. Ils semblent désarticulés et leur visage n‘a plus aucune expression. Les deux hommes paraissent sans vie. Le supplicié de la partie supérieure porte un linge qui s’est enroulé dans les rayons de la roue. Cet élément conforte l’idée du mouvement de cette dernière. Le supplicié qui repose sur la croix gammée nous rappelle avec ses bras écartés le Christ crucifié sur la croix.
La composition de l‘œuvre participe à la ressemblance entre les 2 parties. Les lignes fortes de cette œuvre sont les diagonales ; John Heartfield fait correspondre les branches de la croix gammée aux rayons de la roue du supplice. Ces lignes sont d’ailleurs parallèles.
Les lignes de composition, le noir et blanc et les points de suspension sont un autre moyen utilisé par l’artiste pour montrer les points communs entre les deux images, car ils relient les deux 2 parties du diptyque.
Les similitudes des parties laissent paraître que le régime nazi symbolisé par la croix gammée n’est rien d’autre qu’un archaïsme moyenâgeux, une machine de torture en mouvement n’ayant pour but que la mort de l’humanité : le nazisme, c’est la torture !

source Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Heartfield


GUERRILLA GIRLS

Les Guerrilla Girls sont un groupe d’artistes féministes radicaux fondé à New York en 1985 et connu pour créer et diffuser des affiches afin de promouvoir les femmes et les personnes de couleur dans les arts. Leur première performance consista à poser dans les rues de leur ville d’origine des affiches décriant le manque de représentation de ces groupes sociaux dans les galeries et les musées. Au fil des années, leur activisme s’est étendu à la critique de Hollywood et de l’industrie cinématographique, de la culture populaire, des stéréotypes et de la corruption dans le monde de l’Art.

Association aux membres anonymes, basée à New York, qui s’est donné pour mission de dénoncer l’insuffisance proportionnelle de la représentation des femmes dans le monde de l’art. Le groupe, aux liens assez lâches, s’est constitué en 1984, en réaction à la réouverture, au Museum of Modem Art de New York, de l’exposition « International Survey of Recent Painting and Sculpture », qui, en dépit d’un sujet fédérateur, ne représentait les femmes qu’à raison du dixième de l’effectif des artistes retenus. Parmi les modes d’intervention favoris du mouvement, l’affichage public de statistiques incriminant les galeries et musées qui exposent rarement des œuvres de femmes, ainsi que les apparitions de ses militantes sur les plateaux d’artistes invités à des émissions ou conférences, vêtues d’uniformes composés d’une minijupe et d’un masque de gorille, pour préserver leur anonymat. Peu après sa fondation, le groupe organisa, au Clocktower Building de New York, une exposition dénonçant la faible proportion de femmes parmi les artistes retenus lors des Whitney Biennials. Certains observateurs ont imputé la représentation exceptionnellement élevée des femmes et des minorités à la Whitney Biennial de 1993 à l’agressivité des Guerrilla Girls, dont le slogan est « Nous voulons être la conscience du monde de l’art. »


Censure politique

Février 2010
Parce qu’elle faisait référence à un slogan de Nicolas Sarkozy candidat, l’œuvre de Ko Siu Lan – qui affichait, sur la façade de l’école des Beaux-arts de Paris, les mots « gagner », « moins », « plus » et « travailler » – a été décrochée, sans préavis, par la direction de l’établissement. L’artiste chinoise parle de censure.

Aujourd’hui, Frédéric Mitterrand fait raccrocher l’œuvre :
Après le tollé et la menace de l’artiste de déposer un recours, le ministre de la Culture a demandé aux Beaux-Arts de remettre l’œuvre détournant le slogan « travailler plus pour gagner plus ».


L’artiste chinoise Ko Sui Lan devant son œuvre décrochée


*Photographie mise en avant : J’ai trop d’idée de Ben VAUTIER, écriture au correcteur blanc, 34 × 32 cm


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