Walker Evans

(1903, Saint Louis – 1975, New Haven)
Photographe américain. À la charnière des années vingt-trente, ses débuts correspondent à l’émergence d’un nouveau paysage visuel américain. Sa photographie factuelle, presque fonctionnelle, saura au mieux célébrer cette culture en gestation. Sous son regard, panneaux publicitaires, affiches cinématographiques, graffitis, façades deviennent d’inépuisables sujets plastiques et l’amorce d’une réflexion artistique qui marquera l’Amérique. Même travail systématique et sériel sur les architectures américaines, victoriennes dans le Nord ou coloniales dans le Sud. Il confirme une esthétique radicale libérée de tout artifice et fondée sur la compression de l’espace. L’objet, toujours frontal, est enfermé dans le cadrage. À écouter Walker Evans, son style serait de ne pas en avoir car il n’est pas nécessaire, en matière de photographie, d’avoir conscience des règles classiques de composition. Walker Evans ne cherche pas autre chose que de s’inscrire au firmament de la grande tradition documentaire américaine, pourtant « l’art n’est jamais un document mais il peut en adopter le style ». En 1938, à New-York, le Museum of Modern Art lui consacre sa première exposition de photographies, intitulée « American Photographs ».


Cinema, Havana, 1933


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