Hans Hartung

(1904, Leipzig – 1989, Antibes)
Peintre français d’origine allemande. Dès 1922, ignorant des avant-gardes, il élabore les fondements de son langage plastique à travers dessins abstraits et aquarelles « tachistes ». Il fréquente ensuite les Académies des beaux-arts, réside à Paris de 1926 à 1931, y reçoit l’influence du cubisme et du fauvisme. Après un bref retour à Berlin, il fuit le nazisme et s’établit définitivement à Paris en 1935. Les œuvres peintes jusqu’en 1938 inaugurent le style de la maturité : compositions par « taches » de tonalités sourdes et fragments linéaires noirs. Les toiles et les pastels gras de 1945-1954 radicalisent la réduction chromatique et la valorisation du noir : paraphes incisifs inscrits parmi des étirements de couleur largement brossés. Progressivement, ce tracé sismographique se resserre en lignes effilées d’une impérieuse verticalité, gerbes nocturnes dont l’inscription violente lacère le champ de la toile (T. 1956-14, 1956, MNAM, Paris). Son abstraction, non formaliste, définie comme action sur la toile, situe Hartung comme précurseur de l’Action Painting, et figure majeure de l’abstraction lyrique. En 1961 commence une nouvelle période caractérisée par des grattages dans la pâte fraîche puis, dans des formats croissants, par des fonds colorés (bleu, jaune acide) que recouvre largement un noir opaque : l’interstice en réserve produit une inversion du signe et du fond, sans doute redevable aux procédés de la photographie et de la gravure assidûment pratiquées par Hartung (Un monde ignoré, textes de Jean Tardieu, Genève, 1966). La mutation formelle des dernières œuvres dérive de l’utilisation de balais, peignes, branches de buissons flagellant la toile en bourrasques, taches de couleurs contrastées, exemptes de graphisme.

Hans Hantaï

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