Valerio Adami

(1935, Bologne)
Peintre italien. Il pratique abondamment le dessin à l’académie de Brera de 1951 à 1954, et ses premières toiles sont teintées d’expressionnisme. Très vite cependant, il domestique les formes par une ligne épaisse qui cerne fortement objets et personnages, traités en aplats de couleur pure et sans ombres. Il s’affirme ainsi au cours des années soixante comme un des représentants notables de la Nouvelle Figuration européenne, avec des œuvres qui paraissent mettre en cause le monde de la consommation. Dès cette époque, il définit le tableau comme « une proposition complexe, où des expériences visuelles antérieures forment des combinaisons imprévisibles » : l’espace qu’il met au point, minutieusement élaboré par des dessins préparatoires, est davantage de montage et d’appropriation d’images que de référence au visuel (« le tableau n’est pas fait de la même substance que la vision ») et, comme la mémoire qui génère les formes est aussi collective et culturelle, son travail aborde dans les années soixante-dix des portraits de célébrités (Joyce, Freud, Benjamin), puis des paysages ou des événements historiques (la Révolution française), en intégrant mots-titres soigneusement peints et références à la peinture ancienne. L’importance qu’Adami accorde au dessin et au rapprochement d’éléments culturels a favorisé les commentaires de philosophes (Derrida, Deleuze) – tandis que la franchise de ses aplats colorés a trouvé des applications à grande échelle dans des peintures murales (dès 1973-1974 pour la First National City Bank de Madison, en 1989 pour le théâtre du Châtelet à Paris).

La doccia in cucina, Valerio Adami, acrylique sur toile, 243x164 cm, NY, 1968
La doccia in cucina, acrylique sur toile, 243×164 cm, NY, 1968


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