Gilles Aillaud

(1928-2005, Paris)
Après des études de philosophie et une période assez longue d’isolement où il ne cherche guère à exposer, il se lie à Antonio Recalcati et Eduardo Arroyo et réalise avec eux les séries Une passion dans le désert et Vivre et laisser mourir (1965), cette dernière orientée contre Marcel Duchamp. Apparenté au courant de la Figuration Narrative, il s’y distingue par une méditation sur le retour au motif qui le situe dans la lignée des réflexions de Giacometti ou d’Hélion. Pendant des années, il peint presque exclusivement des animaux, tels qu’on les voit dans les zoos. Beaucoup plus qu’une métaphore sur l’enfermement, les tableaux poursuivent une enquête sur la présence, où les animaux muets sont comme des gardiens disséminés d’une antériorité de l’être, au sens de Parménide. Cet accent philosophique se confirme dans les paysages de grand format qu’il peint par la suite, ainsi que dans ses poèmes (Dans le bleu foncé du matin, 1986) ou dans des textes comme Voir sans être vu (sur Vermeer). À partir de 1988, il entreprend avec l’atelier de lithographie Frank Bordas une Encyclopédie de tous les animaux, y compris les minéraux. Enfin il est devenu le scénographe attitré de Klaus Michaël Grüber avec qui il a signé de nombreux spectacles à Paris, Berlin ou Milan.

Intérieur vert, Gilles Aillaud, 1964
Intérieur vert, 1964


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