Alexander Calder

(1898, Philadelphie – 1976, New York)
Sculpteur et peintre américain. Fils de sculpteur, dès son plus jeune âge, il s’intéresse davantage « aux outils du mécanicien qu’ à la glaise et aux pinceaux ». Il fait des études d’ingénieur, travaille comme dessinateur industriel et humoristique, occupe de nombreux emplois de 1919 à 1926. C’est alors à Paris qu’il crée ses premières figurines en fil de fer sur le thème du Cirque : des jouets qui insensiblement prennent le caractère de sculptures animées par des ficelles et de petits moteurs. Leur succèdent des silhouettes et des figures, toujours en fil d’acier (Portrait de Josephine Baker, 1926).L’amitié avec Varèse, Kiesler, Léger, Le Corbusier, Hélion, le familiarise avec le milieu d’Abstraction-Création, groupe avec lequel il expose à plusieurs reprises, tandis qu’il donne dans son atelier des représentations périodiques du Cirque. Sa visite à Mondrian lui inspire l’envie de « faire des Mondrian qui bougent » – mais il dit aussi que, « en 1932, une sphère de bois m’a donné l’envie de faire un univers, quelque chose comme le système solaire. C’est de là que tout est parti. Je suis passé des sphères de bois aux figures plates, par paresse. La paresse vient avec les loisirs. Il faut avoir l’habileté de profiter des loisirs : c’est un climat propre à l’invention. » Ainsi naissent, après quelques recherches abstraites sur papier, les Stabiles (baptisés par Arp) : formes non figuratives en plaques d’acier découpées et rivetées qui, bien qu’immobiles, suggèrent déjà le mouvement. Il passe ensuite aux Mobiles (baptisés par Duchamp) : le mouvement est cette fois réel, provoqué par le simple déplacement de l’air ambiant. Constitués par de fines tiges d’acier terminées par des surfaces de tôle éventuellement colorées et équilibrées entre elles de façon empirique, les Mobiles proposent à la fois des formes réelles (lorsqu’ils sont au repos) et des volumes potentiels (lorsqu’ils bougent). Si Calder n’est pas le premier à travailler sur le mouvement, la simplicité apparente de ses montages est tout à fait neuve : il a introduit « le courant d’air dans l’art » (Bury). Exposées dès 1931, ces œuvres vont lui valoir une notoriété croissante, qui masque d’ailleurs partiellement la qualité de son travail pictural : ses gouaches où s’imposent des grands signes vivement colorés sur fond blanc, affirment une joie de vivre permanente, explicitée dans les spirales, rosaces, soleils et fleurs stylisés, germinations effervescentes et lutins hilares – qui seront repris dans des tapisseries. À partir de 1953, Calder partage son temps entre les États-Unis et Saché (Indre et Loire). Expositions et commandes alternent, ces dernières lui permettent la réalisation de mobiles et stabiles monumentaux, dont les mouvements, malgré leurs dimensions, sont toujours paisibles, sans heurt et d’une grande douceur (1958, La Spirale, UNESCO, Paris ; 1965, Grand Stabile pour le MIT, Cambridge ; 1968, stabile Soleil Rouge pour le stade olympique de Mexico).

Alexander Calder
Alexander Calder, Foundation Calder, NY


Antennae with Red and Blue Dots, 1953, Tate Modern


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