Gaston Chaissac

(1910, Avallon – 1964, La Roche-sur-Yon)
Artiste français. Dès sa jeunesse, il connaît la pauvreté, la solitude et la maladie. Il apprend notamment le métier de cordonnier que, faute de clients, il exerce fort peu. À partir de 1937, sur les conseils de Freundlich, son voisin, il commence à dessiner, puis à peindre. Sans cesse, il dessinera, car ce sont les lignes qui l’inspirent, sinueuses ou brisées, très libres : lorsqu’il peint, il remplit leurs alvéoles de couleurs en aplats sans se préoccuper d’harmonie, puis les cerne d’un trait noir. Les « formes imbriquées », comme il les appelle, se moquent de la représentation dans l’espace ainsi que des transitions. Elles n’obéissent qu’à des associations, sinon spontanées, du moins rapides, multipliées à plaisir, agressives et drôles : la courbe d’un visage se prolonge et devient un bras, un coq, un parapluie, un labyrinthe. À la toile, il préfère le papier ou le carton. Dans les années cinquante, par goût autant que par provocation, il récupère n’importe quel objet de rebut pour le peindre, et d’une planche mal équarrie, dressée, par exemple, il fait un « totem ». Chaissac, qui se disait « peintre de village », admettait « la qualification de naïf » ou plutôt, précisait-il avec malice, de « demi-naïf » : il est avant tout un voisin de l’art brut. Dubuffet, son ami, qui le préfaça, ne s’y est pas trompé.

Gaston Chaissac

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