Gérard Fromanger

(1939, Ponchartrain – 2021, Paris)
Peintre français. Après ses études à la Grande-Chaumière (1958-1963), il aborde une peinture figurative en aplats contrastés (de silhouettes anonymes) qui l’inscrit dans la Nouvelle figuration (le Prince de Hombourg, 1965).
En 1966-1967, il réalise une série sur bois découpés qui constitue des jeux formels sur la définition d’un tableau ou d’un paysage (Mon tableau fuit, Paysage découpé en dix…) avant de proposer une peinture dont la signification sociopolitique devient évidente.
Les séries successives (Boulevard des Italiens, 1971, le Peintre et le Modèle, 1972-1973, le Désir est partout, 1975) sont élaborées à partir de reportages photographiques : le décor urbain, traité en camaïeu monochrome, est fracturé par les silhouettes des passants. L’image rivalise en froideur apparente avec celle des médias, mais c’est pour en révéler, par les interventions de la couleur, par l’usage de légendes cartographiques (la mort de Caius Gracchus, 1975) ou de formes géométriques aux colorations arbitraires, le non-dit, et attirer l’attention sur les tensions de l’histoire, tant ancienne que contemporaine. En 1979, la série Tout est allumé, exposée au Centre Pompidou, se clôt symptomatiquement par À mon seul désir, où s’accumulent sur une carte du monde taches, panneaux, souvenirs, lignes de couleurs qui affirment le retour à un « principe de plaisir ».
Les séries ultérieures (30 Instantanés, Chimères, Masques) paraissent renoncer à toute ambition immédiatement collective ou militante pour confier à la seule combinaison des couleurs, des formes et des signes, le soin de combler une attente et d’afficher une liberté d’abord individuelle.

Gérard Fromanger

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