Joseph Kosuth

(1945, Toledo)
Artiste américain. Après des études artistiques à Toledo et à la School of Visual Arts de New York en 1965, il devient le chef de file le plus rigoriste de l’art conceptuel. Dès 1965, One and Three Chairs (une chaise pliante entre sa photographie grandeur nature et une définition du mot « chaise » reproduite d’un dictionnaire) doit faire saisir « la nature linguistique de toute proposition artistique passée ou présente, quelle qu’en soit la composition ». Dans son manifeste « Art after Philosophy » (Studio international, 1969), il souligne la révolution que représentent les ready-mades de Marcel Duchamp et rejette toute production d’œuvre, même minimaliste, comme « formaliste », c’est-à-dire ornementale. Il faut produire du sens, quitter les « apparences » pour le « concept » et faire de nouvelles « propositions » sur la nature de l’art qui, loin des sens et de la représentation, échappera aux tautologies que sont les œuvres (ces « curiosités historiques ») pour atteindre sa vraie nature réflexive. Kosuth maintient ce cap contre les dérives du Land Art, du Process Art et de tant d’autres qui, selon lui, jouent le double jeu de la tradition et de l’avant-garde en produisant des objets artistiques. Sa vision très puritaine et purement intellectuelle de l’art comme problème philosophique et linguistique l’amène à exposer des textes arides inspirés de Ludwig Wittgenstein, des structuralistes et des linguistes, et à se rapprocher de Art and Language. Partant de l’idée que l’art est langage, que les œuvres conceptuelles sont des propositions sur l’art présentées dans un contexte artistique, il aboutit à sa propre tautologie : « L’art est la définition de l’art. »


One and three chairs, 1965, chaise, photographie, texte


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