Dennis Oppenheim

(1938, Mason City, Washington – 2011, New York)
Artiste américain. À travers ses pratiques variées – art conceptuel, Land Art, art corporel, plus récemment sculpture environnementale, il interroge la fonction de l’art et le rôle de l’artiste. À la différence de Heizer ou de Smithson, ses travaux dans la nature ne cherchent pas le geste héroïque ni les structures permanentes : il préfère confronter la réalité des paysages à des réalités conceptuelles (Time Line, 1968). Mais qu’il dirige les semailles d’une moisson dont la récolte sera inutilisable ou qu’il entoure un musée de chiens de garde qui en interdisent l’accès, il intègre dans ses démarches une dimension éthique et politique. En 1969, c’est dans ses performances qu’il situe le rôle de l’artiste comme cristallisateur-récepteur et souligne la nécessité d’une expérience de la douleur et de la vulnérabilité comme alternative à l’ »impuissance de l’acte artistique ». En 1974, il réalise des sculptures avec de grandes marionnettes qui sont ses substituts : dans An Attempt to Raise Hell, une tête grossièrement fondue d’après son visage vient régulièrement frapper une cloche. De 1977 à 1979, il construit une série de machines symboliques, sculptures-environnements, préparées par des dessins précis mais dérivant vers des constructions utopiques qui intègrent lumière et son. Dans ces œuvres étranges, au titre souvent évocateur (Beyond the Tunnel of Hate, 1979), la fonction narrative, évocatrice de catastrophes possibles, n’entrave jamais le pouvoir énigmatique des formes pseudo-industrielles. Oppenheim développe ainsi sa thématique de l’art, catalyseur ou révélateur de la violence.

Denis Oppenheim

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