Arnulf Rainer

(1928, Baden)
Peintre autrichien. Il découvre en 1948 les théories surréalistes, et se rapproche du réalisme fantastique d’Ernst Fuchs, Anton Lehmden et Ernst Bauer, avec lesquels il fonde le Hundsgruppe (Groupe du Chien). La découverte précoce de l’expressionnisme abstrait américain induit, entre 1951 et 1954, une première série de compositions automatiques, réalisées les yeux fermés, qui en fait un des artistes les plus marquants de l’abstraction viennoise d’après-guerre. Parallèlement, il entreprend, suivant un principe qui sera ensuite permanent dans son travail, les Ãœbermalungen (Peintures recouvertes), repeignant de couches monochromes ses propres toiles ou d’autres, afin de marquer l’existence de la peinture par sa négation et son effacement. En 1953, il détruit une grande partie de ses œuvres. Il commence à lire des textes mystiques, de Saint-Jean de la Croix aux Upanishads, tandis qu’il adopte une monochromie de plus en plus sombre et entreprend la réalisation de quinze croix en contreplaqué recouvertes de peinture. En 1963, il s’initie à la gravure, expérimente l’effet des drogues et commence une longue série d’autoportraits, photographies redessinées et repeintes qui inaugurent une recherche sur l’expression physionomique s’inspirant de certaines maladies mentales. C’est en 1973 que débute une série de peintures, également sur fond photographique, avec les mains, les doigts et les pieds – qui le rapproche du body art. La poursuite de ses investigations corporelles produit d’autres séries (l’Amour lesbien, les Transes, Extases, les Amants) et, après la découverte de Messerschmidt, il entreprend en 1977 un travail sur les masques mortuaires, multipliant les procédés techniques d’altération de l’image. Ces principes sont ensuite repris dans les travaux sur les cadavres, les autoportraits de Van Gogh ou Rembrandt, les vues d’Hiroshima (1982). Entre 1977 et 1987, Rainer enseigne à Vienne, et depuis 1981 à Stuttgart.

Arnulf Rainer

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