Robert Rauschenberg

(1925, Port Arthur, Texas – 2008, Captiva)
Artiste américain. À la fois peintre, sculpteur, graveur, assemblagiste, touche-à-tout inclassable, on l’a appelé l’ »enfant terrible du modernisme américain », le « modèle de la joie dans l’art ». Après la Navy (1942-1945), il étudie au Kansas City Art Institute (1947), à l’Académie Julian (1948), puis alternativement à l’Art Students’ League de New York (1949-1952) et, avec Albers, au Black Mountain College (1949-1954), où il travaille avec Cage et Cunningham, tout en voyageant : Europe, Afrique du Nord. Installé à New York, il expose des monochromes blancs, puis noirs, puis rouges (1951-1953), dessine décors et costumes pour Cunningham (1953-1965) et participe à de nombreuses expositions en Amérique et en Europe. Dit néo-dadaïste – avec son ami Johns -, il efface un dessin de De Kooning (1953), puis, dans la veine de Cornell et des ready made de Marcel Duchamp, pratique des assemblages d’objets trouvés ou récupérés qu’il associe à une toile souvent encollée d’images des médias et barbouillée de peinture bariolée. Ces Combine Paintings, « entre l’art et la vie », qui font de lui un commentateur ironique de l’expressionnisme abstrait (Bed, 1955) et de la société, un des créateurs du Junk Art et, avec Johns, le précurseur du Pop Art, lui valent, après l’impressionnante série de dessins sur l’Enfer de Dante (1958-1960), d’obtenir le Grand Prix de la Biennale de Venise (1964) devant l’Europe scandalisée. Dans les années soixante, il participe à des ballets-performances, à des happenings, se met à la sérigraphie (Kite, Tracer, 1963, Retroactive I, 1964), fonde l’EAT, puis Change, Inc. (1970) pour aider les artistes en difficulté. Il s’installe à Captiva Island, en Floride (1971), et expérimente de nouveaux matériaux en travaillant en séries : cartons d’emballage (Cardboard), tissus et poteaux (Jammer), transfert et collage sur toile non tendue (Hoarfrost), sur contreplaqué (Cloisters), sur carton (Bifocal), créant ainsi des sous-genres de l’assemblage, dont il est un maître incontestable. Dans le même temps, il voyage dans le monde entier, recevant les honneurs et les prix, accumulant de nouvelles images, mêlant l’art à la vie et la vie à l’art, pour toujours créer de nouveaux points de vue, de nouvelles sensations.

Robert Rauschenberg

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