Robert Ryman

(1930, Nashville, Tennessee)
Peintre américain. Ryman commence à travailler au milieu des années cinquante, développant une œuvre centrée sur la question : « Qu’est-ce que la peinture ? » Le refus de la représentation, l’extrême autonomisation du tableau, l’exploration des possibilités spécifiques du médium, l’inscrivent dans la continuité de l’axe réflexif de la modernité : la peinture réfléchit sur elle-même et se prend pour sujet. Expérimentateur inlassable, Ryman montre que ses choix réduits (blanc et format carré) sont inépuisablement féconds, en variant son support (coton, lin, cuivre, acier, carton) et la facture de son blanc (brillant ou mat, chaud ou froid, transparent ou opaque, appliqué en glacis ou en pleine pâte, en une ou plusieurs couches). Bien que chaque décision résulte d’une délibération, cette peinture n’est ni purement analytique ni, malgré les déclarations de l’artiste, la simple application d’un programme. Parfois classé dans le Minimal Art ou l’art conceptuel, Ryman montre en fait, tout en tenant le discours moderniste (celui de Greenberg), qu’il y a un seuil de réflexivité au-delà duquel la peinture bascule : les œuvres apparaissent alors, dans leur « peu à voir », totalement énigmatiques.

Mayco, Robert Ryman, huile sur toile, 198x198 cm, 1965
Mayco, Robert Ryman, huile sur toile, 198×198 cm, 1965


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