George Segal

(1924, 2000, New York)
Sculpteur américain, il a été considéré comme l’un des initiateurs du Pop Art. D’abord peintre, avec des paysages presque abstraits participant d’une esthétique expressionniste, c’est en 1959 qu’il expose pour la première fois trois personnages de plâtre, grandeur nature, devant une de ses toiles : cherchant à « concrétiser l’image peinte », il rompt à la fois avec la peinture et avec l’abstraction. L’année suivante, il juxtapose une figure de plâtre blanc et un élément extrait de l’environnement quotidien. Avec l’emploi de bandes pré-plâtrées et le moulage sur modèles vivants, il franchit une étape supplémentaire. Le choix du plâtre, matériau pauvre, d’aspect brut, inachevé, s’accorde avec l’esthétique de l’expressionnisme abstrait comme avec celle de l’assemblage. Les objets ne sont pas des accessoires : non modifiés ils sont présents pour eux-mêmes, dotés d’un impact plastique très marqué ; par contraste, les figures blanches, dont la surface est retravaillée, restent approximatives. Segal compose ainsi des scènes diffusant un sentiment de solitude qui n’est pas sans rappeler les tableaux de Hopper. L’éclairage, l’organisation spatiale, sont d’une extrême importance dans ces œuvres proches du théâtre de l’aliénation ou de l’absurde.Versant tragique du quotidien, la sculpture est chargée d’un point de vue moral : bien qu’il utilise des éléments de l’environnement urbain, le choix et l’usage que Segal en fait l’éloignent de la froideur distanciée de la deuxième génération pop. Cette utilisation d’objets trouvés, ainsi que la forte tendance théâtrale de l’œuvre (que l’on retrouve chez Kienholz ou Oldenburg, qui sont de la même génération) ont permis d’élargir et de redéfinir le concept même de sculpture.

Walk – Don’t Walk, George Segal, matière plastique, ciment, métal, bois peint et lumière électrique, 277x183x189 cm, 1976 ,Whitney Museum of American Art, New York.

Walk - Don't Walk, George Segal, 1976

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