Pierre Soulages

(1919, Rodez)
Peintre français, dont les véritables débuts datent de son installation à Paris, en 1946. D’emblée, refusant toute référence figurative, il parvient à une expression abstraite singulière : calligrammes monolithiques, vigoureusement brossés au brou de noix sur papier, d’une autorité déjà monumentale. Dès cette époque, ses œuvres revendiquent l’autonomie et la matérialité du fait plastique. Après 1950, utilisant brosses et spatules, le geste s’incarne en larges traces alignées ou enchevêtrées tandis qu’à l’usage quasi exclusif du noir, élu comme réserve originelle de la couleur, s’ajoutent des ocres, bleus, rouges sombres et sous-jacents dont la lumière semble sourdre du fond de la toile. De tels principes autoriseront des développements nouveaux. Ainsi, dans les années soixante, évolue-t-il vers une spatialité plus ample lorsque de vastes plans noirs, modulés de l’opacité à la transparence et épargnant des trouées blanches, se substituent aux signes antérieurs. Les années soixante-dix expérimentent des techniques nouvelles (acrylique, bronzes réalisés à partir d’une forme découpée et gravée à l’acide). Depuis 1979 ce sont les peintures noires qui renouvellent cette œuvre d’une implacable cohérence : surfaces monumentales, souvent à plusieurs panneaux, tout entières peintes d’un même noir rythmé de ruptures verticales et de mouvements de brosse, dont les seules variations de facture et de texture génèrent des contrastes de valeurs. L’œuvre de Soulages connaît depuis les années 1950 une reconnaissance internationale jamais démentie.

Pierre Soulages posant devant une de ses œuvres

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