Le diable se cache dans les détails

Réalisez une proposition visuelle à l’expression : « le diable se cache dans les détails ».

#jeu_optique #camouflage

Par différents moyens plastiques, faites que la figure du diable devient l’élément de votre réalisation le moins voyant.

Comment rendre invisible une figure ? Quelle est notre expérience de l’image entre ce que nous voyons et ce que nous regardons ?

Le diable se cache dans les détails

« Le diable* se cache dans les détails » est un idiome qui fait référence à un élément mystérieux caché et signifie qu’il ne faut jamais négliger les détails, car ils peuvent être source de désagréments importants.

S’il n’est pas directement fait référence à la religion, l’image renvoie à un être maléfique, le diable, qui s’immisce discrètement dans le détail pour agir.

* Le diable (en latin : diabolus, du grec διάβολος / diábolos, issu du verbe διαβάλλω / diabállô, signifiant « celui qui divise » ou « qui désunit » ou encore « trompeur, calomniateur ») est un nom propre général personnifiant l’esprit du mal. Le mot peut aussi être un nom commun désignant des personnages mythologiques malfaisants.

Pour se cacher

Le camouflage disruptif, aussi connu sous le nom de Razzle Dazzle aux États-Unis (Dazzle signifiant « embrouiller » en anglais), était une technique de camouflage destinée à protéger un navire des tirs d’artillerie et de torpilles, en empêchant l’adversaire d’estimer avec précision sa position et son cap. Attribué à l’artiste Norman Wilkinson, ce camouflage repose sur un motif complexe formé d’un enchevêtrement de lignes irrégulières et de couleurs très contrastées, afin de briser la silhouette du navire.

Shigeki MATSUYAMA, Dazzle Room, 2016

Peu à peu les images sont devenues plus nettes, puis elles se sont mêlées, camouflées l’une dans l’autre comme la passion des caméléons ; ça devenait trop complexe.

Alain Jacquet, www.alain-jacquet.fr

Références artistiques possibles

  • Jan VAN EYCK, Les époux Arnolfini, 1434, 82 x 60 cm, National Gallery, Londres. Dans cette œuvre, se cache un autoportrait de l’artiste. Avez-vous une idée d’où il se trouve ? https://www.museumtv.art/artnews/articles/zoom-sur-les-epoux-arnolfini-de-jan-van-eyck/
  • Hans Holbein (1497-1543), Les Ambassadeurs, 1533, huile sur bois, 209×207 cm, Londres, National Gallery
  • Salvador DALÍ, Marché d’Esclaves (avec le buste invisible de Voltaire), 1940, huile sur toile, 47 x 66 cm, The Dali Museum, St Petersburg, Floride, USA
  • Alain JACQUET, Camouflage Botticelli, Naissance de Vénus III, 1964, sérigraphie.
    Dans la série Camouflages (1961-1964), des formes abstraites recouvrent le sujet : l’image devient ambiguë, indéterminée. Elle se fend, se déguise, entre formes abstraites et figures identifiables. Alain Jacquet joue avec l’image et s’en amuse, avec un humour évident, à la transformer, à la détourner. Comme le veut le Pop Art, il mélange des images populaires et familières et des emprunts à l’art classique. Les superpositions, le jeu de mots et l’homonymie dissimulent – et révèlent – le regard de Jacquet, parfois critique, souvent très drôle.
  • Martin HANDFORD, Où est Charlie ? (Where’s Wally? Where’s Waldo?), série de livres-jeux britannique où le lecteur doit réussir à retrouver un personnage, Charlie, à l’intérieur d’une image. La difficulté vient du fait que les endroits où se trouve Charlie sont très colorés, et surtout remplis de personnages et d’objets divers. Il y a également d’autres personnages déguisés comme Charlie, ce qui augmente encore la difficulté.
  • Liu BOLIN, Hiding in the city (Se cachant dans la ville), 2010. Artiste chinois, Liu BOLIN utilise la technique du camouflage pour disparaître dans l’environnement. Il disparaît pour qu’on puisse mieux le voir ! À travers son action artistique, il dénonce également le pouvoir chinois qui fait disparaître les gens qui ne sont pas d’accord avec lui.
    Détail de Supermarket No1, 2009, en bandeau
    http://www.artnet.fr/artistes/liu-bolin/?type=photographies
    https://www.mep-fr.org/event/liu-bolin-ghost-stories/
  • Desiree PALMEN, Interior camouflage, 2004, peinture acrylique sur combinaison coton.
    L’artiste photographe, à partir de 1999, décide, en réaction à l’installation de caméras de surveillance à Rotterdam d’entamer son impressionnante série « Camouflage ». Elle photographie alors les endroits surveillés, puis peint un camouflage unique sur les habits des personnes qui seront ensuite mis en scène dans l’espace surveillé. Par la suite, elle réalisera aussi des camouflages en intérieur.
  • Shigeki MATSUYAMA, Dazzle Room, 2016, installation, technique mixte.
    Shigeki Matsuyama s’inspire directement d’une technique de camouflage utilisée lors de la première guerre mondiale.
    https://www.sgk7.net/

Questionnement(s) :

  • La représentation ; images, réalité et fiction : la ressemblance – le dispositif de représentation.

Expérimenter, produire, créer (D1, D2, D4, D5) :

  • Choisir, mobiliser et adapter des langages et des moyens plastiques variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l’inattendu.
  • Prendre en compte les conditions de la réception de sa production dès la démarche de création, en prêtant attention aux modalités de sa présentation, y compris numérique.

Mettre en œuvre un projet artistique (D2, D3, D4, D5) :

  • Faire preuve d’autonomie, d’initiative, de responsabilité, d’engagement et d’esprit critique dans la conduite d’un projet artistique.
  • Confronter intention et réalisation dans la conduite d’un projet pour l’adapter et le réorienter, s’assurer de la dimension artistique de celui-ci.

S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs, établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir à l’altérité (D1, D3, D5) :

  • Établir des liens entre son propre travail, les œuvres rencontrées ou les démarches observées.

Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art (D1, D3, D5) :

  • Identifier des caractéristiques (plastiques, culturelles, sémantiques, symboliques) inscrivant une œuvre dans une aire géographique ou culturelle et dans un temps historique.

D1 Les langages pour penser et communiquer – D2 Les méthodes et outils pour apprendre – D3 La formation de la personne et du citoyen – D4 Les systèmes naturels du monde et l’activité humaine – D5 Les représentations du monde et l’activité humaine


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