Orphisme

Paris, 1911-1914

Terme employé pour la première fois en octobre 1912 par Apollinaire lors d’une conférence sur la peinture moderne, prononcée à l’occasion du Salon de la « Section d’or ». L’orphisme recouvre deux préoccupations : d’une part, un assouplissement de la discipline cubiste représentée par des artistes comme Gleizes, Metzinger ou même Marie Laurencin ; d’autre part, l’affirmation par Robert Delaunay du rôle fondamental de la couleur dans la pratique picturale. Apollinaire argumente cette thèse dans Die Moderne Malerei (Der Sturm, février 1913) : « Delaunay croyait que si vraiment une couleur simple conditionne sa couleur complémentaire, elle ne la détermine pas en brisant la lumière, mais en suscitant à la fois toutes les couleurs du prisme. Cette tendance, on peut l’appeler l’orphisme. » En réalité, l’orphisme ne s’applique guère qu’à la peinture de Delaunay. La série des Fenêtres (1912) illustre ses recherches sur le pouvoir dynamique des couleurs. Avec la série des Disques et des Formes circulaires, il réalise pour la première fois des compositions abstraites ayant pour préoccupation majeure de n’utiliser que la couleur qui engendre la forme, la composition et le sujet.

Alice Bailly, Robert Delaunay, Sonia Delaunay, Marcel Duchamp, Frantisek Kupka, Francis Picabia, Jacques Villon.
*Relief-disques (détail), Robert Delaunay, 1936


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