Ready-made

Europe, États-Unis, 1913

Nom donné par Marcel Duchamp, à partir de 1915, aux objets « tout faits » qu’il choisit et signe depuis 1913 – affirmant ainsi son abandon de la peinture (du moins au sens habituel) – et dont le premier exemple est la roue de bicyclette fixée sur un tabouret. Le choix des objets devant obéir à un double principe d’indifférence et d’économie, les ready-mades ont été peu nombreux (Trébuchet, Porte-bouteilles, Pelle à neige), parfois accompagnés de titres énigmatiques ou fondés sur des jeux de mots (ainsi la formule In Advance of the Broken Arm est inscrite sur le manche de la pelle). Duchamp en distingue volontiers plusieurs catégories (ready made aidé ou rectifié, semi-ready made…) et conçoit un ready-made inversé : prendre un Rembrandt comme planche à repasser. Souvent interprété comme capital dans l’histoire de la sculpture et de l’objet, le ready-made trouve des échos dans le nouveau réalisme aussi bien que dans Fluxus. Mais il peut aussi être pensé par rapport à la peinture du siècle : son invention coïncide avec les premières solutions abstraites et il viendrait ironiquement rappeler que, depuis que les tubes de couleur sont fabriqués industriellement, « toutes les toiles du monde sont des ready-mades aidés et des travaux d’assemblage » (M. Duchamp, 1961).

*To make In Advance of the Broken Arm, Marcel Duchamp, 1964


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