Au Bic

Dessinez sur un grand format (A3+, format raisin) au stylo à bille la barbe de Compère Gredin et tout ce que l’on peut y trouver. Vous n’utiliserez pas votre crayon de papier.

#geste #ecriture #bic #ressemblance

Le dessin englobe une grande pluralité de pratiques. L’usage du stylo à bille aura ici, ainsi que le format et le geste, une incidence sur votre production. C’est pourquoi dans un premier temps, vous devrez expérimenter les variations possibles avec cet outil unique.

Questions

Qu’est-ce que cela change de dessiner au stylo à bille ? Est-ce l’outil que vous auriez choisi représenter la barbe de ce personnage et pour travailler sur ce support ? En quoi l’écart entre le référent et sa représentation peut-il
être source de valeur expressive ?

Temps de réalisation : de 60 à 80 minutes

Une barbe dégoûtante

« Tout le monde le sait, un visage sans barbe, comme le vôtre ou le mien, se salit si on ne le lave pas régulièrement. La chose n’a rien d’étonnant. Mais pour un barbu, le problème est différent. Tout reste collé à ses poils, surtout la nourriture. La sauce, par exemple. Vous et moi, nous pouvons nous débarbouiller la figure avec un gant de toilette et avoir vite l’air plus ou moins présentable. Impossible pour les barbus. Nous pouvons aussi, avec un peu d’attention, manger sans nous faire des moustaches. Impossible pour les barbus. Observez bien un barbu manger, et vous verrez que, même s’il ouvre grand la bouche, il lui est difficile d’avaler du ragoût, de la glace ou de la crème au chocolat sans en laisser des traces sur sa barbe. Compère Gredin, lui, ne prenait même pas la peine d’ouvrir grand la bouche quand il mangeait. Et comme il ne se lavait jamais, les restes de ses repas se collaient à sa barbe. Soyons justes, il s’agissait de petits restes, car, en mangeant, il s’essuyait la barbe du revers de la manche ou du plat de la main. Mais si l’on y regardait de plus près (ce qui n’avait rien d’agréable !) on découvrait de petites taches d’œufs brouillés, d’épinards, de ketchup, de poisson, de hachis de foie de volaille. Bref, de toutes les choses dégoûtantes que Compère Gredin aimait ingurgiter. Si l’on s’approchait encore plus près (attention ! attention ! mesdames et messieurs, bouchez-vous le nez !) et si l’on examinait bien sa moustache en bataille, on apercevait des rogatons plus consistants qui avaient échappé au revers de sa manche depuis des mois et des mois : du fromage vert grouillant de vers, un vieux cornflake moisi et même la queue visqueuse d’une sardine à l’huile. Avec cette barbe dégoûtante, Compère Gredin n’était jamais mort de faim. Il lui suffisait d’explorer sa jungle poilue d’un coup de langue pour trouver de quoi grignoter çà et là un morceau de choix. Vous voyez que Compère Gredin était un vieux bonhomme sale et malodorant. Mais ce que vous allez découvrir bientôt, c’est qu’il était aussi affreusement méchant. »
Extrait de Les deux gredins de Roald DAHL, Éd. Folio junior

Références artistiques

  • Alighiero BOETTI, Vice Versa, 1980, stylo à bille sur papier, 70 x 100 cm
  • Robert MORRIS, The Miyuki Bridge (Firestorm Series), 1982, encre, fusain et graphite sur papier, 224 x 193,5 cm
  • Jan FABRE, Les années de l’heure bleue, 1977-1992, exposition à Saint-Étienne 2012, détail d’un Bic Art en bandeau
  • Thomas MÜLLER, Sans titre, 2013, 160 x 115 cm
  • Il LEE, MBL 1302, 2013, stylo à bille sur papier, 84,5 x 63,5 cm
  • Karl BEAUDELERE, KXB7, Entité jaune, 2015, stylo-bille sur papier, 29,5 x 21 cm, collection de l’Art Brut, Lausanne
  • The KID, As water reflects the face, so one life respects the hear, 2015, stylo Bic sur papier, 182 x 182 cm
  • Emil FERRIS, Moi, ce que j’aime, c’est les monstres, 2018, roman graphique, Éd. Monsieur Toussaint Louverture, Fauve d’or – Prix du Meilleur album 2019, Festival d’Angoulême
  • Exposition La Collection d’art contemporain BIC® au CENTQUATRE-PARIS-2018
    https://youtu.be/JDbcp1LqbSU

Questionnement(s) :

  • La représentation ; images, réalité et fiction : la ressemblance.
  • La matérialité de l’œuvre ; l’objet et l’œuvre : les qualités physiques des matériaux.

Expérimenter, produire, créer (D1, D2, D4, D5) :

  • Choisir, mobiliser et adapter des langages et des moyens plastiques variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l’inattendu.
  • S’approprier des questions artistiques en prenant appui sur une pratique artistique et réflexive.

Mettre en œuvre un projet artistique (D2, D3, D4, D5) :

  • Faire preuve d’autonomie, d’initiative, de responsabilité, d’engagement et d’esprit critique dans la conduite d’un projet artistique.

S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs, établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir à l’altérité (D1, D3, D5) :

  • Établir des liens entre son propre travail, les œuvres rencontrées ou les démarches observées.

Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art (D1, D3, D5) :

  • Interroger et situer œuvres et démarches artistiques du point de vue de l’auteur et de celui du spectateur.

D1 Les langages pour penser et communiquer – D2 Les méthodes et outils pour apprendre – D3 La formation de la personne et du citoyen – D4 Les systèmes naturels du monde et l’activité humaine – D5 Les représentations du monde et l’activité humaine


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