Avec du ruban adhésif

Utilisez du ruban adhésif pour réaliser une œuvre personnelle dans laquelle il ne vous servira ni à fixer ni à coller, mais il devra jouer de manière évidente un rôle primordial, à votre choix celui de support, matériau, outil…

#scotch

Enjeu

Dans cette séance, vous allez utiliser du ruban adhésif de manière à ce qu’il devienne artistique. Pour cela, il vous faudra explorer les qualités physiques de ce matériau (brillance, transparence, souplesse, plasticité, capacité à coller, à modifier l’effet de matière, à capturer des poudres, à masquer, à recouvrir, etc.) et in fine détourner le scotch de sa fonction initiale pour s’en servir à autre chose que ce pour quoi il est fait au départ.

Les questions et les références artistiques ci-après proposées, vous permettront de vous interroger sur les changements possibles de statut du ruban adhésif.

Questionnement

Comment prendre en compte les caractéristiques d’un matériau pour l’utiliser à des fins artistiques ? Quelles incidences et caractéristiques ce matériau a-t-il sur la pratique plastique en deux dimensions et en volume ? Comment la qualité physique d’un matériau induit-elle une pratique ? Comment tirer parti d’un matériau et l’exploiter pour lui donner une valeur expressive ? Comment les caractéristiques d’un matériau, sa transformation, son altération, constituent-elles l’œuvre ?

Références artistiques possibles

  • Tatiana TROUVÉ, Fantômes, 1996-97, ruban adhésif transparent dimensions variables. Du scotch transparent utilisé dans les objets fantômes, Tatiana Trouvé dit que « ces matériaux fonctionnent comme l’épiderme de ces pièces ».
  • Olivier BLANCKART, The Remix Saigon, 1998, installation de 3 personnages, kraft, carton et scotch, 300 x 400 x 350 cm. Le plasticien réalise ses sculptures au moyen de matériaux d’emballage détournés : carton, papier kraft et scotch d’emballage qui donnent à ses sculptures un aspect caractéristique. Ses sculptures sont généralement une réinterprétation d’icônes de la photographie d’art ou de reportage.
  • Douglas GORDON, Monster, photographie couleur, 1997. Dans cet autoportrait, il s’exhibe selon une double image : au naturel et défiguré, du moins déformé à l’aide de rubans adhésif.
  • Maurizio CATTELAN, A perfect day, 1999, photographie couleur, plexiglas, aluminium, 258 x 192 cm. Cette pièce n’exista que le soir du vernissage et présentait au public le galeriste Massimo De Carlo de Milan complètement attaché au mur par de l’adhésif, le recouvrant presque entièrement, comme une grotesque mais non moindre saisissante crucifixion.
  • Mark JENKINS, Tape Men, 2003, corps en ruban adhésif. Ce street artiste américain est principalement connu pour ses installations de rue, commencées en 2003. Il a en particulier développé une technique qui consiste à mouler des formes (le plus souvent des corps) avec du ruban adhésif transparent.
  • Mark JENKINS, Traffic-Go-Round , 2007, cette installation a été faite sur le rond-point Thomas Circle, dans la capitale américaine. L’artiste a installé des moulages de petits chevaux sur les lampadaires autour de la place, dans le sens inverse de celui de la circulation, pour donner l’impression aux automobilistes que les chevaux tournaient comme dans un carrousel.
    http://xmarkjenkinsx.com
  • Mark KHAISMAN, You See I Know All About You From Your File, 2019, ruban adhésif brun sur panneau rétro éclairé, 91,4 x 121,9 x 15,2 cm. Mark Khaisman crée ses œuvres en appliquant des couches translucides de scotch brun d’emballage sur des panneaux en plexiglas rétro-éclairé afin de créer des zones d’ombre et de lumière qui, vues dans leur ensemble, composent des images de personnes ou d’objets reconnaissables provenant de diverses sources, notamment de l’histoire de l’art, de vieux films, de l’art de la propagande du XXe siècle et de ses propres photographies. (détail en bandeau)
  • Rebecca WARD, Rip and pull, 2009, installation, ruban adhésive isolant rouge
  • Santiago SIERRA, Passerelle obstruée par du ruban d’emballage, 1996, Mexico, Calzada Churubusco, épreuves noir et blanc (la deuxième : 150×277 cm), la passerelle piétonne permettant de passer au-dessus de l’autoroute étant obstruée, le passant se retrouve comme face à un défi de l’autorité.
Monika GRZYMALA, Raumzeichnung, 2011, installation, ruban adhésif noir

Sujet proposé sur le site académique de Grenoble


Questionnement(s) :

  • La représentation ; images, réalité et fiction : la ressemblance.
  • La matérialité de l’œuvre ; l’objet et l’œuvre : les qualités physiques des matériaux – l’objet comme matériau en art.

Expérimenter, produire, créer (D1, D2, D4, D5) :

  • Explorer l’ensemble des champs de la pratique plastique et leurs hybridations, notamment avec les pratiques numériques.
  • Exploiter des informations et de la documentation, notamment iconique, pour servir un projet de création.

Mettre en œuvre un projet artistique (D2, D3, D4, D5) :

  • Concevoir, réaliser, donner à voir des projets artistiques, individuels ou collectifs.
  • Faire preuve d’autonomie, d’initiative, de responsabilité, d’engagement et d’esprit critique dans la conduite d’un projet artistique.

Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art (D1, D3, D5) :

  • Interroger et situer œuvres et démarches artistiques du point de vue de l’auteur et de celui du spectateur.

D1 Les langages pour penser et communiquer – D2 Les méthodes et outils pour apprendre – D3 La formation de la personne et du citoyen – D4 Les systèmes naturels du monde et l’activité humaine – D5 Les représentations du monde et l’activité humaine


Publié

dans