Naturel/ artificiel

La séparation entre nature et artifice n’est plus. Votre réalisation crée une coexistence où cette notion binaire disparaît, s’entremêle ou s’interpénètre en un tissu variable et mouvant.

#hybridation #fusion #unicité #opposition #symbiose
  1. Dessinez votre projet mêlant naturel et artificiel.
  2. Interrogez-vous sur la signification de votre projet. Expliquez-le en quelques mots.
  3. Déterminez les matériaux à utiliser. En quoi ces matériaux déterminent-ils ou confortent-ils le sens de votre projet ? Expliquez-le en quelques mots.
  4. Réalisez le projet. La technique est libre.

Artificiel

Dans l’usage courant, « artificiel » est le produit de l’habileté humaine, et n’est pas fait par la nature : l’opposition du naturel et de l’artificiel, ainsi définie, est représentative des conceptions dualistes de la nature, où celle-ci est définie comme « tout ce qui arrive sans l’intervention humaine ».

L’opposition du naturel et de l’artificiel n’est pas seulement descriptive, mais elle est aussi normative : elle hiérarchise en associant des valeurs à chacun des deux termes. La distinction du naturel et de l’artificiel dévalorise ce dernier, synonyme (selon Le Robert) de « factice, fabriqué, faux, inventé, postiche ».

Références artistiques possibles

  • Giuseppe ARCIMBOLDO, Vertumne (Dieu des jardins), 1590, huile sur toile, 70 x 58 cm, Château de Skokloster, Håbo, Suède.
  • Jean TINGUELY, Méta-Matic n°6, 1959, trépied en fer, éléments de tôle, roues en bois, courroie en caoutchouc, baguettes métalliques, ensemble peint en noir, moteur électrique, 51 x 85 x 48 cm, Bâle, Musée Tinguely. L’artiste suisse a créé une série de machines à dessiner comme celle-ci. Cette œuvre n’a pas l’apparence humaine mais imite le geste du dessinateur.
  • Giovanni ANSELMO, Sans titre (Structure qui se mange), 1968, deux blocs de granit, fil de cuivre et laitue fraîche, 70 x 13 x 137 cm, Paris, MNAM
  • Gérard TITUS-CARMEL, La Grande Bananeraie culturelle, mars 1969, ARC. Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Installation sur soixante supports identiques de cinquante-neuf bananes en plastique pimpantes et son unique vraie banane de plus en plus défaite, courbée, noircie au fil des jours.
  • Giuseppe PENONE, Arbre à voyelles, 1999, sculpture en bronze de 14 m de long, Jardin des Tuileries, Paris.
  • STELARC, The Third Hand and Extended Arm, 1976 et 1981, bras robotisé.
  • Hubert DUPRAT, Tube de trichoptère, 1980-2015, Or, turquoise, opale et perle, 0,5 x 1,6 cm, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. L’artiste plasticien, Hubert DUPRAT, récolte des larves de phryganes dans des rivières rapides. Pour lutter contre le courant, elles se confectionnent un étui plus lourd avec de petits cailloux. Hubert Duprat le leur enlève. Il les met en aquarium dans une eau froide sur un lit de paillettes d’or et de pierres précieuses. Immédiatement, les larves se mettent à construire un nouvel étui avec les seuls matériaux dont elles disposent. De bâtisseur, l’insecte est devenu joaillier, il se confondait avec le fond de la rivière, il est devenu éclat de lumière.
  • Ridley SCOTT, Blade Runner, 1982, film américain. L’histoire se déroule en novembre 2019, à Los Angeles, au climat pluvieux et où la quasi-totalité de la faune a disparu. La population est encouragée à émigrer vers les colonies situées sur d’autres planètes. Les animaux sont artificiels et il existe également des androïdes (en fait des humains fabriqués par manipulations génétiques) à l’apparence humaine appelés « réplicants ». Ceux-ci sont plus ou moins considérés comme des esclaves modernes, qui sont utilisés pour les travaux pénibles ou dangereux. Après une révolte sanglante et inexpliquée des réplicants dans une colonie martienne, ils sont interdits sur Terre. Des unités policières spéciales, les blade runners, interviennent pour faire respecter la loi.
  • Joan FONTCUBERTA, Fauna (secreta), 1985-1989, installation (photographies, textes, cartographies, schémas, vitrines et vidéos), et ouvrage du même nom, écrit en collaboration avec l’écrivain Père Formiguera, publié en 1989 (date de la première grande exposition, au Musée de Zoologie de Barcelone).
  • Edmond COUCHOT et Michel BRET, Les Pissenlits, 1990-2017, systèmes de projections variables directement sur moniteurs, en projection sur un ou plusieurs écrans ou surfaces planes. Le visiteur participe à la création et joue avec l’image. C’est grâce à son souffle, fort ou doux, que les akènes peuvent s’envoler et disparaître. Des ombelles naîtront ensuite, prêtes à recevoir la respiration d’un autre, toujours particulier.
  • Louise BOURGEOIS, Untitled, Sans titre, 1996, vêtements, bronze, os, caoutchouc et acier, 300,40 x 208,3 x 195,6 cm
  • Miguel CHEVALIER, Extra-Natural, 2018, œuvre de réalité virtuelle immersive, générative et interactive.

Questionnement(s) :

  • La représentation ; images, réalité et fiction : la ressemblance – la création, la matérialité, le statut, la signification des images.
  • La matérialité de l’œuvre ; l’objet et l’œuvre : la transformation de la matière – les qualités physiques des matériaux.

Expérimenter, produire, créer (D1, D2, D4, D5) :

  • S’approprier des questions artistiques en prenant appui sur une pratique artistique et réflexive.
  • Explorer l’ensemble des champs de la pratique plastique et leurs hybridations, notamment avec les pratiques numériques.

Mettre en œuvre un projet artistique (D2, D3, D4, D5) :

  • Concevoir, réaliser, donner à voir des projets artistiques, individuels ou collectifs.
  • Mener à terme une production individuelle dans le cadre d’un projet accompagné par le professeur.
  • Se repérer dans les étapes de la réalisation d’une production plastique et en anticiper les difficultés éventuelles.
  • Faire preuve d’autonomie, d’initiative, de responsabilité, d’engagement et d’esprit critique dans la conduite d’un projet artistique.

S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs, établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir à l’altérité (D1, D3, D5) :

  • Établir des liens entre son propre travail, les œuvres rencontrées ou les démarches observées.
  • Expliciter la pratique individuelle ou collective, écouter et accepter les avis divers et contradictoires.

D1 Les langages pour penser et communiquer – D2 Les méthodes et outils pour apprendre – D3 La formation de la personne et du citoyen – D4 Les systèmes naturels du monde et l’activité humaine – D5 Les représentations du monde et l’activité humaine


*Giuseppe PENONE, Alpes Maritimes – Il poursuivra sa croissance sauf en ce point, 1968, installation, photographie de la croissance de l’arbre.


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