The Six Million Dollar Man

Proposez un travail graphique en noir et blanc élaboré à partir de cet extrait sonore où la succession des événements décrits et le rythme jouent un rôle primordial.

Extrait du générique de la série télé L’Homme qui valait trois milliards.

The Six Million Dollar Man (L’Homme qui valait trois milliards) est une série télévisée américaine de science-fiction et de fantastique en 99 épisodes de 50 minutes et 6 téléfilms, série créée par Kenneth Johnson d’après le roman Cyborg de Martin Caidin et diffusée entre le 16 janvier 1974 et le 6 mars 1978 sur le réseau ABC.

Objectifs pédagogiques

La séquence a pour objectifs d’amener les élèves à :

  • bouleverser, déstructurer, renouveler le schéma narratif de la bande dessinée,
  • comprendre que le gaufrier en bande dessinée n’est pas une fin en soi de la mise en page,
  • penser que la lecture de la mise en page est une source de narration au même titre que l’image,
  • comprendre que le montage, l’association, la collision sont des notions essentielles à la compréhension des images dans un schéma narratif,

Questions

Que se passe-t-il dans les cases ? Comment une suite d’images fait-elle sens ? Dans quelle mesure le découpage graphique peut-il créer la continuité narrative ? En quoi la narration modifie-t-elle le dispositif de représentation ?

La planche, une unité narrative

La planche se dévoile à l’œil du lecteur dans sa globalité. Celui-ci n’aperçoit pas seulement une case, mais toutes les cases qui composent la page et fragmentant à la fois l’espace et le temps de la narration. Dès lors, seule la compréhension de l’intervalle entre deux cases permettra au lecteur de relier ces instants et de construire mentalement un tout, une unité, une continuité. Dans ces conditions, la construction de la planche doit inévitablement respecter la règle des trois unités, c’est-à-dire, appliquer l’unité de lieu, de temps et d’action.

  • L’unité de lieu implique qu’une planche BD tente idéalement de conserver le même endroit. Dans le cas contraire, l’auteur en multipliant les changements de lieux risque de susciter la confusion chez le lecteur qui passe rapidement d’une case à l’autre. Ce dernier ne comprendra pas forcément qu’il y a déplacement physique et interprétera mal la vignette.
  • L’unité de temps est l’assurance d’une lecture fluide de la page, qui facilite l’estimation par le lecteur du temps qui se passe dans le récit.
    Remarque : Dans les deux cas, quand l’auteur veut changer de lieu ou de moment, il est préférable de changer de page. Le passage d’une planche à l’autre marque une rupture plus nette et elle crée automatiquement un gap qui facilite la lecture d’ellipses plus importantes.
  • L’unité d’action n’est pas aussi nécessaire, mais souhaitable, car il est plus simple et divertissant pour l’esprit et l’œil de (re)sentir qu’une page entière est imprégnée d’une idée, d’un thème, d’un sens précis.
  • Contrairement à la vidéo ou au cinéma, la lecture d’une page BD donne à voir un aperçu fugitif des scènes et des plans qui suivent. Et pour le dessinateur, cette impossibilité de cacher les cases suivantes, génère une contrainte créative : mettre en scène le découpage visuel de la page. Il ne s’agit pas seulement ici d’organiser le meilleur enchaînement ou d’accorder plus de place à la case qui a besoin de plus d’espace. Mais il faut penser la page dans son ensemble, ce qu’elle dévoile de l’action, de l’ambiance, de l’univers…

Références artistiques

  • Tapisserie de la Reine Mathilde, dite tapisserie de Bayeux,11e siècle, broderie sur toile de lin, 70 mètres de long
  • Winsor McCAY, Little Nemo in Slumberland, première publication 1905
  • George HERRIMAN, Krazy Cat, première publication 1913
  • James ROSENQUIST, President Elect, huile sur panneau, 228 × 366 cm, 1960-1961
  • Roy LICHTENSTEIN, WHAAM !, peinture acrylique sur toile, 170 × 400 cm, 1963, Tate Modern, Londres
  • John BALDESSARI, Two stories, 1987, huile, acrylique et photographies sur panneaux, 243,7 × 128,3 cm
  • Serge BAEKEN, Sugar, 2014, planche dessinée, Éd. Dargaud
  • Pierre ALECHINSKY, Soleil coupé, gravure,1970
  • Jacques MONORY, La vie imaginaire de Jonc’ Erouas, 2002, huile sur toile
  • Yu HONG, Ladder to the sky, 2008, peinture

Niveaux de maîtrise

CompétencesMaîtrises
1.1 – Choisir, mobiliser et adapter des langages et des moyens plastiques variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l’inattendu Je choisis et mobilise avec difficultés des langages et moyens plastiques variés pour exprimer mon intention artistique. Je ne parviens pas à exploiter l’inattendu de manière créative.
Je commence à explorer des langages et moyens plastiques variés, mais j’exploite sans analyse l’impact de mes choix artistiques et l’utilisation de l’inattendu.+-
Je choisis et adapte à profit des langages et des moyens plastiques variés pour exprimer mon intention artistique et intègre l’inattendu de manière créative dans ma démarche.+
Je fais preuve d’une bonne maîtrise dans le choix, la mobilisation et l’adaptation des langages artistiques variés, en créant des effets artistiques convaincants et en utilisant l’inattendu de manière novatrice.++
1.2 – S’approprier des questions artistiques en prenant appui sur une pratique artistique et réflexive J’ai du mal à m’engager dans une réflexion artistique personnelle et à établir des liens avec ma propre pratique.
Je commence à explorer des questions artistiques, mais ai des difficultés à les approfondir de manière réflexive.+-
Je m’approprie des questions artistiques en les reliant à ma pratique et en développant une réflexion personnelle.+
Je fais preuve d’une réflexion approfondie et originale sur mon travail artistique, en m’appropriant des questions artistiques complexes.++
2.5 – Confronter intention et réalisation dans la conduite d’un projet pour l’adapter et le réorienter, s’assurer de la dimension artistique de celui-ci Je ne confronte pas mon projet à ma réalisation et ne parviens pas à l’adapter ou à le réorienter en conséquence.
Je commence à confronter mon intention artistique avec la réalisation de mon projet, mais ai besoin de plus de pratique pour l’adapter ou le réorienter de manière satisfaisante.+-
Je confronte mon intention artistique avec la réalisation de mon projet et ajuste ou réoriente ma démarche pour assurer la dimension artistique de celui-ci.+
J’articule avec maîtrise la confrontation entre mon intention artistique et la réalisation de mon projet, en adaptant ou en réorientant ma démarche avec justesse pour garantir une dimension artistique convaincante.++
4.3 – Proposer et soutenir l’analyse et l’interprétation d’une œuvre J’ai du mal à proposer une analyse et une interprétation cohérente d’une œuvre d’art.
Je commence à formuler des analyses et des interprétations, mais celles-ci manquent de clarté et de précision.+-
Je propose de manière fiable une analyse et une interprétation de l’œuvre d’art donnée, en fournissant des arguments probants pour soutenir mes propos.+
Je propose une analyse approfondie et une interprétation de l’œuvre d’art donnée, en apportant des éclairages pertinents et convaincants. Je démontre une réelle compréhension de l’œuvre.++

Références au programme du cycle 4


Questionnement(s)

La représentation ; images, réalité et fiction :

  • la ressemblance : le rapport au réel et la valeur expressive de l’écart en art
  • la narration visuelle : mouvement et temporalité suggérés ou réels, dispositif séquentiel et dimension temporelle, durée, vitesse, rythme, montage, découpage, ellipse…

Compétences disciplinaires

Composantes plasticiennes

Expérimenter, produire, créer

  • 1.1 – Choisir, mobiliser et adapter des langages et des moyens plastiques variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l’inattendu.
  • 1.2 – S’approprier des questions artistiques en prenant appui sur une pratique artistique et réflexive.

Composantes théoriques (méthodologiques et sociales)

Mettre en œuvre un projet artistique

  • 2.5 – Confronter intention et réalisation dans la conduite d’un projet pour l’adapter et le réorienter, s’assurer de la dimension artistique de celui-ci.

S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs, établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir à l’altérité

  • 3.4 – Porter un regard curieux et avisé sur son environnement artistique et culturel, proche et lointain, notamment sur la diversité des images fixes et animées, analogiques et numériques.

Composantes culturelles

Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art

  • 4.3 – Proposer et soutenir l’analyse et l’interprétation d’une œuvre.

*Capture d’écran du générique de The Six Million Dollar Man (L’Homme qui valait trois milliards) – Steve Austin (alias Lee Majors)


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