Diptyque de la couleur

Tableau peint composé de deux panneaux pouvant ou non se rabattre.

#diptyque #polyptyque

Réalisez deux représentations en couleur des objets posés devant vous :

  • l’une d’elle sera éteinte (terne, sans émotion, sans intensité),
  • l’autre éclatante (vive, voyante, lumineuse).

Le travail à la gouache est à privilégier.

Vocabulaire

Une nature morte est un genre artistique, principalement pictural (: relatif à la peinture artistique) qui représente des éléments inanimés (aliments, gibiers, fruits, fleurs, objets divers) organisés d’une certaine manière dans le cadre défini par l’artiste, souvent dans une intention symbolique.

Nuance : légère différence de la couleur.
Ton : couleur considérée du point de vue de son intensité lumineuse et de son degré de saturation ou par rapport à l’impression qu’elle produit.
Valeur : degré de clarté d’un ton par rapport à un autre ton.
Contraste : effet produit par la juxtaposition de deux couleurs qui s’opposent ; opposition entre deux ou plusieurs choses, mise en évidence et soulignée par leur rapprochement, leur mise en relation.
Dégradé : modification progressive d’une couleur, d’un éclairage.
Camaïeu : qui n’utilise que les diverses nuances d’une même couleur.
Monochrome : qui comporte une seule couleur.
Polychrome : qui a plusieurs couleurs.

Objectifs pédagogiques

La séquence a pour objectifs d’amener les élèves à :

  • redécouvrir l’expressivité de la couleur,
  • rechercher une expression personnelle en s’éloignant des stéréotypes,
  • exprimer avec plus justesse ses émotions, en prenant appui sur ses propres réalisations plastiques, celles des autres élèves et des œuvres d’art.

Questions

En quoi la couleur est-elle expressive ? Dans quelle mesure la matérialité change-t-elle la perception des œuvres d’art ? Comment les couleurs sont-elles liées à leur contexte et leur qualité et matérialité ? En quoi les couleurs peuvent-elles devenir le sujet de l’œuvre ?

Références artistiques possibles

  • Édouard MANET, Nature morte au melon et aux pêches, 1866, huile sur toile, 69 x 92 cm, National Gallery of Art, Washington DC, USA
  • Edvard MUNCH, Two Women on the Shore, 1898, estampe
  • Ernst Ludwig KIRCHNER, Maisons à Dresde, 1909, huile sur toile, 56 x 90 cm
  • Vincent VAN GOGH, Le Café de nuit, 1888, huile sur toile, 72 x 92 cm
  • Georges SEURAT, Un dimanche après-midi à l’île la Grande-Jatte, 1884,
    huile sur toile, 207 x 308 cm
  • Paul SIGNAC, Portrait de Félix Fénéon, 1890, huile sur métal, 74 x 93 cm
  • Pablo PICASSO, La Tragédie, 1903, huile sur panneau, 1045 x 69 cm
  • Robert DELAUNAY, Drame politique, 1914, huile et collage sur carton, 87 x 67 cm
  • Henri MATISSE, Les Bêtes de la mer, 1950, papiers collés, 295 x 154 cm
  • Andy WARHOL, Double Self Portrait, 1967, sérigraphie sur toile, 193 x 193 cm (x2) (en bandeau)
Edvard MUNCH, Two Women on the Shore, 1898, bois gravé, MoMA, NY
Paul SIGNAC, Portrait de Félix Fénéon, 1890, huile sur métal, 74 x 93 cm, MoMA, NY

À propos des contrastes

Johannes Itten, professeur au Bauhaus définit sept effets de contrastes différents :

1. Le contraste de la couleur en soi :
Il a lieu lorsque les couleurs pures sont utilisées dans une composition de couleurs. Le blanc et le noir peuvent intensifier l’effet vivace.

2. Le contraste clair-obscur :
Il s’applique à l’utilisation des différentes couleurs claires et valeurs de tons. Toutes les couleurs peuvent être éclaircies par le blanc et obscurcies par le noir. Pour commencer, il faut fabriquer des échelles de tons, pour chaque couleur qui correspond à l’échelle clair-obscur.

3. Le contraste chaud-froid :
On obtient le plus grand effet avec les couleurs rouge-orangé et vert-bleu. Toutes les autres couleurs apparaissent froides ou chaudes selon qu’elles sont en contraste avec des tons chauds ou froids.

4. Le contraste des complémentaires :
Dans son cercle chromatique, les couleurs complémentaires s’opposent. Lorsqu’on mélange des couleurs complémentaires, il en résulte un noir-gris neutre. Les couleurs complémentaires, placées les unes à côté des autres, parviennent à leur plus grande luminosité et, mélangées, se détruisent pour donner un noir-gris.

5. Le contraste simultané :
Son effet repose sur la loi des complémentaires, selon laquelle chaque couleur pure attire physiologiquement la couleur opposée. Si cette couleur n’existe pas, l’oeil crée simultanément la couleur complémentaire. Un vert intense transformera un gris neutre situé à côté de lui en un gris rougeâtre, le même gris neutre situé à côté d’un rouge intense apparaîtra gris verdâtre.

6. Le contraste de qualité :
Il consiste en une opposition de couleurs brillantes et mates. On les rend opaques avec du noir, du blanc, du gris ou des couleurs complémentaires.

7. Le contraste de quantité :
Il repose sur l’opposition de différentes grandes surfaces de couleur.

Analyses sur la couleur à partir d’études, de cours et de l’Art de la couleur, Johannes Itten (1961).


Niveaux de maîtrise

Compétences

Maîtrises

1.1 – Choisir, organiser et mobiliser des gestes, des outils et des matériaux en fonction des effets qu’ils produisent

J’ai du mal à faire des choix pertinents pour créer des effets artistiques.

Je commence à explorer différents gestes, outils et matériaux, mais le résultat est souvent imprévisible.

+-

Je fais les bons choix et parviens à créer les effets artistiques prévus dans mon projet.

+

Je fais preuve d’une réelle maîtrise dans le choix, l’organisation et l’utilisation de gestes, d’outils et de matériaux pour créer des effets artistiques variés et convaincants.

++

1.3 – Rechercher une expression personnelle en s’éloignant des stéréotypes

Je reproduis simplement des clichés sans apporter de touche personnelle.

Je commence à explorer une expression personnelle, mais elle reste limitée et peu évidente.

+-

Je parviens à m’éloigner des stéréotypes et à exprimer des idées personnelles à travers mon travail.

+

J’ai une expression artistique convaincante et personnelle, évitant complètement les stéréotypes.

++

3.3 – Formuler une expression juste de ses émotions, en prenant appui sur ses propres réalisations plastiques, celles des autres élèves et des œuvres d’art

Je ne formule pas clairement l’expression de mes émotions en lien avec mes propres réalisations ou celles des autres.

Je commence à exprimer mes émotions, mais ma formulation manque de précision et de justesse.

+-

Je formule avec justesse l’expression de mes émotions en me référant à mes réalisations plastiques, celles de mes pairs et des œuvres d’art rencontrées.

+

J’exprime avec précision et profondeur mes émotions, en m’appuyant de manière pertinente sur mes réalisations plastiques, celles de mes pairs et des œuvres d’art rencontrées.

++

4.3 – Décrire des œuvres d’art, en proposer une compréhension personnelle argumentée

Je rencontre des difficultés à décrire les œuvres d’art de manière précise et à exprimer une compréhension personnelle argumentée.

Je commence à décrire les œuvres d’art avec plus de détails, mais mon analyse reste superficielle.

+-

Je décris avec précision les œuvres d’art en exprimant ma compréhension personnelle et en fournissant des arguments convaincants.

+

Je réalise des descriptions d’œuvres d’art approfondies, perspicaces et originales, avec une compréhension personnelle solide et étayée par des références artistiques.

++

Références au programme du cycle 3


Questionnement(s)

La représentation plastique et les dispositifs de présentation :

  • la ressemblance : découverte, prise de conscience et appropriation de la valeur expressive de l’écart dans la représentation.

La matérialité de la production plastique et la sensibilité aux constituants de l’œuvre :

  • la matérialité et la qualité de la couleur : la compréhension des dimensions sensorielles de la couleur, notamment les interrelations entre quantité (formats, surfaces, étendue, environnement) et qualité (teintes, intensité, nuances, lumière, etc.).

Compétences disciplinaires

Composantes plasticiennes

– Expérimenter, produire, créer

  • 1.1 – Choisir, organiser et mobiliser des gestes, des outils et des matériaux en fonction des effets qu’ils produisent.
  • 1.3 – Rechercher une expression personnelle en s’éloignant des stéréotypes.

Composantes théoriques (méthodologiques et sociales)

S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs, établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir l’altérité

  • 3.3 – Formuler une expression juste de ses émotions, en prenant appui sur ses propres réalisations plastiques, celles des autres élèves et des œuvres d’art.

Composantes culturelles

– Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art

  • 4.2 – Identifier quelques caractéristiques qui inscrivent une œuvre d’art dans une aire géographique ou culturelle et dans un temps historique, contemporain, proche ou lointain.
  • 4.3 – Décrire des œuvres d’art, en proposer une compréhension personnelle argumentée.

*Image mise en avant : Double Self Portrait (1967) d’Andy WARHOL, sérigraphie sur toile, 193 × 193 cm


Publié

dans

Étiquettes :