Fat Car


Fat Car, Porsche, 2005

Sculpteur tout autant qu’inventeur de situations ou créateur d’images, Erwin Wurm avec Fat Car transpose ainsi une spécificité humaine à l’objet, le fait de pouvoir grossir. Ce travail joue avec l’expression, qui veut que grosse voiture signifie voiture bourgeoise. En renversant le monde des objets et des humains, c’est la question de la société de consommation dans laquelle nous vivons qui est posée, et sur tout ce dont l’être humain peut s’entourer. Des kilos en trop ou des objets.

La Fat Car — voiture autrefois profilée et aérodynamique est devenue obèse et boursouflée. La corpulence de l’objet le rend inutile et inadéquat, le transforme en sujet de curiosité et, paradoxalement, semble la rendre plus humaine. À l’inverse des transformations du corps qui tendent à le transformer en objet sculptural, la Fat Car s’humanise par sa déformation qui semble laisser voir ses faiblesses. Erwin Wurm atteint son but : inverser les codes de représentation, révéler nos contradictions, nous prouver que l’absurde est au coin de la rue, tout proche du rationnel et qu’il ne tient qu’à nous de choisir.


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