Art de la performance*

Alors que les termes performance et art de la performance sont largement utilisés dans les années 1970, l’histoire de la performance remonte aux productions futuristes et aux cabarets dada du début du siècle dernier.

Tout au long du XXe siècle, la performance fut souvent considérée comme une façon non traditionnelle de faire de l’art. Le caractère vivant, le mouvement physique et l’impertinence des performances offrent alors aux artistes des alternatives à la permanence statique de la peinture et de la sculpture.

Au cours de la période d’après-guerre, l’art de la performance se rapprocha de l’art conceptuel, en raison de sa nature souvent immatérielle.

Aujourd’hui accepté, le terme peut être également utilisé pour décrire des œuvres d’art filmées, vidéo, photographiques et d’installation par lesquelles les actions des artistes, des artistes ou du public sont transmises.

Enfin, la performance est comprise comme un moyen de s’attaquer directement à la réalité sociale, aux spécificités de l’espace et à la politique d’identité. En 2016, le théoricien Jonah Westerman a souligné que « la performance n’est pas (et n’a jamais été) un moyen, n’est pas quelque chose qu’une œuvre d’art peut être, mais plutôt une série de questions et de préoccupations sur la façon dont l’art se rapporte aux personnes et au monde social dans son ensemble ».

What is Performance Art, Marina Abramović, MoMA, vidéo 1’55

Glossaire (source Wikipédia) :

  • Body Art : ensemble de pratiques et de dispositifs qui placent le langage du corps au centre d’un travail artistique. Dans certains cas, l’artiste fait de son corps une œuvre d’art à part entière. Les concepts entre autres de performance, d’installation, de contextualisation nourrissent ces créations qui transforment profondément l’art contemporain à partir des années 1950.
  • Event : œuvre qui se caractérise par le fait que c’est le spectateur qui la constitue. L’artiste ou le groupe d’artistes dispose et utilise dans un lieu des objets, des peintures, mais aussi des sons, des films que le spectateur va s’approprier pour créer lui-même une œuvre.
  • Happening : performance (au sens anglais du mot : « représentation »), un événement ou une situation qui peuvent être considérés comme un art. Utilisé pour la première fois dans la langue française en 19641, ce substantif est emprunté à l’anglais (participe présent du verbe to happen : arriver, se produire). Une traduction possible serait une « intervention artistique ». Le happening se distingue de la performance par son caractère spontané et le fait qu’il exige la participation active du public, public qui n’est plus considéré tel quel, mais considéré comme intervenant.
  • Performance : action réalisée par l’artiste ou d’autres participants en direct ou enregistrée, spontanée ou scénariste.



Yard, Allan KAPROW, 1961, environnement, exposition collective « Environments, situations, spaces », NY.

De la définition du terme environnement, Kaprow reprend le sens littéral « ce qui entoure », et précise que « les choses qui le composent ne sont pas nécessairement organisées avec soin, pour établir une cohérence extérieure. Elles sont plutôt arrangées pour produire une interaction entre la personne qui est entourée et les choses qui l’entourent. » En rendant les éléments dynamiques par l’action du visiteur, l’environnement se présente comme une œuvre non figée, ouverte aux variations. Dans Yard, « les visiteurs étaient encouragés à marcher sur les pneus et à les jeter à leur guise. »

Références artistiques :

  • Hugo BALL, Allan KAPROW, John CAGE, Yves KLEIN, Joseph BEUYS, Dennis OPPENHEIM, Marina ABRAMOVIĆ, Gina PANE, Chris BURDEN, GILBERT & GEORGE, Hannah WILKE, Yoko ONO, Matthew BARNEY, Maurizio CATTELAN, Vanessa BEECROFT

** Photogramme du bandeau : Rythme 0, Marina ABRAMOVIC, 1974, performance.

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