Between Being Born and Dying, Barbara Kruger

Barbara Kruger
Between Being Born and Dying, 2009
Encre sur vinyle adhésif, dimensions variables
Collection Lever Art House, New York

L’installation audacieuse et ambitieuse de Barbara Kruger, Between Being Born and Dying, couvre la totalité des vastes fenêtres de la Lever House, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur et que sur le sol. Utilisant des lettres de plus de 40 cm, Kruger crée des aphorismes à partir de situations qui se produisent au long de la vie, de ses observations et de ses pensées. Empruntant auprès des mass-médias la puissance graphique, elle questionne en noir et blanc le spectateur sur le pouvoir, les rôles entre les sexes, les relations sociales, la politique, le consumérisme, l’autonomie individuelle et le désir.

Les surfaces extérieures annoncent « Know nothing, forget everything, believe anything » (« ne sait rien, oublie tout, croit n’importe quoi »), « Plenty should be enough » (« Beaucoup devrait être suffisant ») et « In violence we forget who we are » (« Dans la violence, nous oublions qui nous sommes ») (une citation de Mary McCarthy).
Sur les murs intérieurs, dans le sens horaire de la visite, elle poursuit avec les phrases déclaratives, « If it screams, shove it », « If it vomits, starve it », « If it sees, blind it » et « If it laughs, choke it. If it cries, drown it. If it sighs, shame it. If it loves, buyrnit. If it moves, f*ck it. » (« Si ça crie, ça se pousse », « Si ça vomit, ça meurt de faim », « Si ça voit, ça s’aveugle » et « Si ça rit, ça s’étouffer. Si ça pleure, ça se noie. Si ça soupire, ça a honte. Si ça aime, ça s’achète. Si ça se déplace, ça s’enc*le. »

La verticalité prononcée de la police Helvetica ultra-condensed accentue la poussée verticale des fenêtres à meneaux, la masse du gratte-ciel et les colonnes dressées en acier inoxydable. Sur ces colonnes, Barbara Kruger a appliqué des phrases qui se lisent verticalement plutôt qu’horizontalement et qui compliquent leur lisibilité : « The globe shrinks for those that own it » (« Le monde se rétrécit pour ceux qui le possèdent ») et « Between being born and dying » (« Entre naître et mourir »). Kruger termine la transformation totale de l’espace du hall en couvrant le sol avec des phrases qui se lisent dans des directions opposées : « You make history when you do business » (« Vous faites l’histoire quand vous faites des affaires » et « A rich man’s jokes are always funny » (« Les blagues d’un homme riche sont toujours drôles »).

Cette nouvelle œuvre est une installation immersive qui transforme la célèbre entrée du Lever Art House en un tableau de texte qui zigzague entre les déclarations et le doute, entre la menace et la tendresse. C’est l’entre-deux qui s’insère brillamment dans le cœur de la modernité architecturale et parle de l’espace entre événements et vie quotidienne. L’installation de Barbara Kruger suggère le terrain compliqué de ce site, l’entassement du pouvoir, d’ambition, de plaisir, de rire, de mépris et finalité de tout cela. Comme elle l’a déclaré: « Je pense que ce que je suis en train de créer est un moment de reconnaissance – pour essayer de faire exploser une sorte de sentiment ou compréhension de l’expérience vécue. J’essaie de faire face à la complexité du pouvoir et de la vie sociale. »


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