L’antilégende du siècle

Erró (1932)
Peintre islandais. Après ses études à Reykjavik et à Oslo, il voyage volontiers, mais, depuis 1958, il a Paris pour port d’attache. Son travail, qui met en symbiose collage et peinture, est révélé dans le cadre de la Figuration Narrative après une période marquée par Matta. Erró choisit et assemble des éléments iconiques trouvés dans la presse, la publicité, les comics, le cinéma, la propagande politique, l’histoire de l’art, et les manipule selon son bon plaisir et ses fantasmes pour former des compositions où l’humour le dispute à l’angoisse les tableaux sont autant à lire qu’à voir. Le chaos et les cauchemars de notre époque sont révélés avec d’inépuisables ressources imaginatives où le calembour joue avec les formes autant qu’avec les titres. Erró s’affirme avec constance comme un grand iconoclaste satirique obsédé par les personnages politiques, les vedettes culturelles et les faits de notre société : consommation dirigée, érotisme mercantile, révolutions, américanisation de l’existence, absence apparente d’un sens à l’histoire, etc. Il compose ainsi une sorte d’antilégende du siècle.


Planescape, Erró, 1971


Le Cri, Erró, 1967 (d’après le tableau d’Edvard Munch)


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