Ma vie est un pois perdu parmi des millions d’autres pois

Yayoi Kusama (1929, Nagano, Japon)
Artiste et écrivaine japonaise. Son travail est lié à l’obsession de la répétition et de l’accumulation qui la hante depuis son enfance où elle parlait le langage des fleurs et des animaux. Après ses études à l’École des arts appliqués de Kyoto, elle présente une exposition de 280 objets puis expose à l’association japonaise de psychiatrie. Dès 1955, elle correspond avec Georgia O’Keeffe, expose à Seattle en 1957 puis s’installe à New York. Elle ne produit alors que des œuvres monochromes « compulsives ». Vers 1959 ses travaux, faits d’immenses filets et de pois, attirent l’attention. Puis, vers 1961, elle se rapproche de l’Op Art et de l’art environnemental avec ses Soft sculptures sur le thème du sexe et de la nourriture. En 1964, elle crée des sculptures cinétiques, faites d’ampoules et de miroirs, puis expose à la Biennale de Venise en 1966. Parallèlement elle réalise une série de performances, des filins et des vidéos comme la Disparition des pois de Kusama (1967). Insatiable, elle touche à tous les genres en 1968, elle réalise trente happenings, produit et organise la vente de vêtements, la vente par correspondance de films, écrit dans les magazines pour sa promotion, le tout considéré comme ses propres modes d’expression. De retour au Japon en 1975, elle produit des collages fort éloignés de l’ampleur proliférante de ses œuvres antérieures et qui reflètent son obsession de la mort. Elle a publié des poèmes et des romans plus ou moins autobiographiques parmi lesquels Deuxième Tentative de suicide à Manhattan (1978), Christopher, maison de prostitution masculine (1983), l’Église de Saint-Marx en flammes (1985).


Le Centre Pompidou présente la première rétrospective française consacrée à l’artiste japonaise Yayoi Kusama (née en 1929) : à travers un parcours chronologique composé de 150 œuvres réalisées entre 1949 et 2011, cette exposition rend hommage à une artiste inclassable qui a exercé une influence considérable sur la scène contemporaine (d’Andy Warhol à Mike Kelley et beaucoup d’autres) et captive encore l’intérêt de la jeune génération.
Après une première étape au Musée National Reina Sofia de Madrid, cette rétrospective sera présentée à la Tate Modern à Londres et au Whitney Museum of American Art à New York. Chaque ville constitue un rendez-vous privilégié et spécifique puisque les présentations diffèrent d’un lieu à l’autre. Le Centre Pompidou met l’accent sur l’œuvre sculptée et les expériences de Kusama avec la couleur en présentant des monochromes colorés. L’exposition suit les grands moments de la vie de l’artiste et illustre le caractère protéiforme (peintures, sculptures, environnements, performances) d’une œuvre qu’elle qualifie elle-même d’« obsessionnelle ». Celle-ci est fortement arrimée à un souvenir d’enfance, une hallucination à partir de laquelle elle élaborera le motif récurrent du pois/point (dot).

Yayoi Kusama – Centre Pompidou
10 octobre 2011 – 9 janvier 2012
GALERIE SUD, NIVEAU 1


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