Véronique

La proposition « Emprunt/ empreint de réalité » invite à se questionner sur le rapport à la réalité que nous entretenons dans nos pratiques artistiques numériques. Elle ouvre au dialogue entre l’image et son référent, source d’expressions poétiques, symboliques, métaphoriques, allégoriques ; elle met en regard la matérialité et la virtualité.

Remarque : l’image indicielle résulte d’une cause extérieure directe, une empreinte. Elle renvoie à une autre chose avec laquelle elle a un lien direct (: il y a eu dans la réalité un référent analogue).

  • Objets et techniques :
    Empreintes par contact : gravure, moule (idée de matrice), trace (marque), cicatrice,
    Empreintes  » à distance  » : photographie, photogramme, photocopie, scan, ombre, brûlure.
  • Références artistiques possibles :
    Marcel Duchamp, Yves Klein, Claude Viallat, George Segal, Andy Warhol, Jasper Johns, Gina Pane, Man Ray, corps de Pompéï, ombres d’Hiroshima
  • Iconographie :
    Véronique est un personnage dont l’histoire s’est développée entre le VIIe siècle et le VIIIe siècle. Dans sa version la plus connue, il s’agit d’une femme pieuse de Jérusalem qui, poussée par la compassion lorsque Jésus-Christ portait sa croix au Golgotha, lui a donné son voile pour qu’il pût s’essuyer le front. Jésus accepta et, après s’en être servi, le lui rendit avec l’image de son visage qui s’y était miraculeusement imprimée (voile de Véronique). L’iconographie chrétienne représente traditionnellement Véronique tenant un tissu où est imprimé le visage de Jésus.

L’empreinte au XXe siècle : De la Véronique au « Verre ironique », un livre de Marie-Christine Poirée
L’auteur propose trois stratégies artistiques autour de la légende de la Véronique, pièce d’étoffe vénérée à Rome portant l’empreinte de la face du Christ. Elle appartient aux légendes d’origine de la peinture comme celle de Narcisse ou moins connue de la Dibutade qui tente de retenir près d’elle son amant en traçant sur un mur le contour de son ombre. Le verre ironique fait référence au conseil de Léonard de Vinci qui recommandait à ses élèves l’utilisation du verre pour reproduire la nature et à propos duquel Duchamp ironisera. La Véronique en tant qu’empreinte est abordée du point de vue de la trace et de l’ombre.


Lamps, Man Ray, rayographie, env. 1923


Ombre portée, photographie, Hiroshima, 1945


Corps moulés des victimes de l’éruption de 79 apr. J.-C., site de Pompéi


With my Tongue in my Cheek, Marcel Duchamp, plâtre, crayon et papier, 1959


Study for Skin I, Jasper Johns, fusain sur papier, 55,8×86,3 cm, 1962


Trademarks, Vito Acconci, performance, 1970


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